Élise Cassan, 19 ans, se lance dans l’écriture d’un livre sur l’anorexie à la sortie de sa troisième hospitalisation. À travers son témoignage, la jeune étudiante toulousaine a souhaité partager ses connaissances sur la maladie et ses conseils pour en sortir.
Le 3 septembre, au Leclerc de Saint-Orens-de-Gameville, Elise Cassan dédicace son livre « C’est le moment de rallumer les étoiles ! Entamer la guérison de l’anorexie ». La jeune fille, habitante de Saint-Orens et étudiante en classe préparatoire de biologie au lycée Fermat de Toulouse, a choisi de partenaire son expérience pour aider les personnes souffrant d’anorexie et leurs proches qui ne comprennent pas toujours la maladie.
Comment démarrer votre anorexie ?
A la fin de mon année de seconde, j’ai eu envie de perdre du poids alors que j’étais pourtant assez fine. Je me mets à faire attention à ce que je mangeais et à vouloir faire de plus en plus de sport. Ma logique était la suivante : si tu es le manager, tu compenses pour le sport. Cette organisation m’a pris la tête, j’ai perdu 5 kg en un an. A l’époque où je louais à la borne, le médecin généraliste était orienté vers le service nutrition du CHU ou était diagnostiqué anorexie mentale.
Comment avez-vous été soignée ?
J’ai vu une psychiatre et un psychologue pendant quelques mois. Mais je continuais à perdre du poids et à faire beaucoup de sport. En mars 2020, la décision a été rendue d’hospitaliser un mois pour que je puisse passer mon bac sereinement. Le confinement est arrivé une semaine plus tard et je suis rentrée chez moi. Là, je faisais jusqu’à trois heures de « Hiit » (séances de sport courts et intenses) par jour, y compris pendant les cours en visio. J’en étais à 12 kg de moins sur la balance, c’était presque le tiers de mon poids initial.
Et vous êtes repartie en clinique ?
Oui, fin juin, pour deux mois afin d’attaquer correctement la rentrée. J’avais eu mon bac et j’étais admis en classe préparatoire physique et biologie à Fermat. J’avais très envie de guérir mais il était compliqué pour moi d’accepter de réprimande du poids. Malgré cette hospitalisation et les compléments alimentaires, j’étais encore en dessous de l’objectif fixé par la psychiatrie. J’ai senti que tu étais au point de rupture, qu’il manquait que tu sois hospitalisé pour ne pas osciller toute ma vie.
« L’anorexie était un moyen pour me protéger, pour garder le contrôle »
Là, votre objectif était de guérir ?
Même si j’avais l’impression de vivre avec un jeté, j’ai accepté l’idée de faire une année scolaire blanche. Nous étions le 7 décembre 2020, je comptais sortir une fois guérie. Ces quatre mois d’hospitalisation m’ont sauvée. J’ai mis du temps à rentrer dans les soins, à me défaire de ma routine mais grâce à un travail psychologique profond, j’ai réussi à dissocier nourriture et sport et à réprimande une vie plus apaisée. J’avais besoin de comprendre la maladie : pourquoi moi, pourquoi de cette façon ? C’est ce qui m’a permis de m’en sortir.
A quelle heure avez-vous acheté chez l’anorexie ?
L’anorexie était un moyen mi en place pour me protéger, pour garder le contrôle et aussi pour attirer l’attention. Comme mon cerveau était tout le temps occupé par les questions d’alimentation, les séances de sport, je ne pensais pas à tout ce qui pouvait être anxiogène. Le sport était comme une drogue, j’ai pris des anxiolytiques pour me poser.
Ecrire ce livre vous at-il aidée?
Je suis encouragé par un psychiatre qui dit qu’il y a une compréhension rare de la maladie. J’ai réussi à mettre des mots sur l’anorexie. Dans un mois, j’ai tout écrit, je souhatais partager ce que j’avais acheté avec d’autres patients et leurs proches, déculpabiliser les, leur dire qu’il est possible de s’en sortir. La citation d’Apollinaire, « Il est grand temps de rallumer les étoiles » me convient parfaitement, mais comme le titre est déjà pris pour un roman de Virginie Grimaldi, je l’ai adapté !
Comment allez-vous aujourd’hui ?
J’ai longtemps pensé que l’anorexie serait toujours là, maintenant j’ai le sentiment que c’est fini. J’ai passé une année normale en prépa, je suis fait plein de copains, je suis partie en vacances, je reviens dans les restaurants et je fais du sport par plaisir. Mon objectif est de faire de la recherche en neurosciences… J’ai besoin de comprendre les mécanismes de fonctionnement du cerveau.
Signatures du livre samedi 3 septembre à Saint-Orens
Élise Cassan sera présente au Leclerc de Saint-Orens le 3 septembre pour une cérémonie de dédicace de 10h à 12h30 et de 14h à 17h.
Le livre « C’est le moment de rallumer les étoiles » (Éditions Vérone) est disponible dans plusieurs librairies et sous forme d’Ebook.
Renseignements sur le site www.entamerlaguerisondelanorexie.fr
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.