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Lorsque vous poussez les portes d’une chocolaterie, le prix des produits est multiplié par trois, par rapport aux rayons des supermarchés. Pourquoi?

Les allées des supermarchés regorgent de lapins, cloches, poules… en chocolat, en cette période de Pâques. Ceux-ci sont proposés à 3€, voire moins. Une différence de prix flagrante avec les créations des artisans chocolatiers. A quoi tente-elle ?
« C’est très simple », explique David Angeli, du chocolatier « Bello & Angeli », à Toulouse. « Cela tente à deux choses : les matières premières qui ne sont clairement pas les mêmes et qui ont un coût complètement différent. Grosso modo, dans le chocolat à bas coût, le taux de sucre est extrêmement élevé. Ensuite, la qualité du chocolat tant que tel, n’est pas la même. En résumé, ce sont des chocolats de moins bonne qualité, à faible teneur en cacao. »

« Un engagement au quotidien »

Même son de cloche pour le chocolatier Jérémy Fages, situé à Saint-Cyprien. Chez lui, le faut débourser 9 € le petit canard de 60 g de pralines garnies, ce qui fait le kilo à 110 €. Ce prix s’explique par la flambée du coût des matières premières et de la main-d’œuvre. « Pour commencer, le prix du sucre a été multiplié par trois. Quant au chocolat, un produit déjà très cher à la base, c’est entre 15 et 25% d’augmentation. C’est énorme! À cela s’ajoute la flambée énergétique et l’augmentation du coût des emballages », a expliqué l’artisan, qui ne pouvait pas passer tout répercuter sur le prix d’achat. « Ce n’est pas le mais. On veut avant tout vendre nos produits et garder nos clients », explique-t-il.

Pour lui, la grande différence entre les chocolats artisanaux et industriels, c’est aussi la qualité du cacao. « Nous utilisons des chocolats d’origine, 100% pur beurre de cacao, avec de vraies fèves et du vrai sucre. Tandis qu’en grande surface, la teneur en matière sèche, ce qui correspond au cacao, est de l’ordre de 50 %, l’autre moitié étant du sucre. C’est pour cela que le chocolat de grandes surfaces n’est pas cher. Cela s’ajoute à leurs grandes capacités d’achat qui leur permettent de faire dégringoler les prix ». Chez les artisans aussi, tout est fait main. « Chez moi, nous sommes six à produire avec nos dix doigts. C’est un métier de patience, de plaisir et de passion. Les clients ne se plaignent pas trop des prix. Le chocolat reste généralement un achat cadeau », conclut Jérémy Fages.

Pour la chocolatière toulousaine Claire Castan, cette différence de prix s’explique par le fait « que tout est fait sur la place par des personnes formées et payées en France, où les charges ne sont pas les mêmes. J’achète aussi des emballages français, donc plus chers. À cela s’ajoutent des matières premières de qualité. Quand les gens achètent des chocolats artisanaux, il faut qu’ils comprennent qu’ils défendent toute une chaîne, une certaine qualité de vie et un engagement au quotidien ».

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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