l’essentiel
Adopté en janvier 2022 par Véronique Consolo, une habitante de Lédat, un petit bourg situé dans la campagne de Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne, le foutu Woody a été récupéré le même jour le 18 février par un parc animalier . Ingérable, l’animal sauvage fait vivre un calvaire à son propriétaire. Elle dénonce l’attitude de l’association animaliste Vida, qui l’avait convaincue de le garder.

Pour Woody, fini la belle vie dans ce jardin de la campagne lot-et-garonnaise. Ce matin du samedi 18 février, le sanglier, parquet entre deux grillages électrifiés, connaît une animation particulière. À ses côtés, sa « mère adoptive », Véronique, ne cache pas son émotion. Ou son ralentissement plutôt. Celui qu’elle a « élevé au biberon » va décider la fin de la journée en direction du parc animalier des Angles, dans les Pyrénées-Orientales. Un et demi après avoir récupéré Woody, alors qu’il n’était qu’un petit marcassin de 30 centimètres, l’habitante du Lédat va pouvoir reprendre une vie normale. La fin d’un feuilleton et d’un conflit entre défenseurs des animaux, l’Office français de la biodiversité et la préfecture de Lot-et-Garonne.

A lire aussi :
Lot-et-Garonne : la garde de Woody le marque sans la retraite de Véronique

Il faut dire qu’entre un marcassin et un sanglier de 90 kg, comme c’est le cas pour Woody aujourd’hui, la charge n’est plus tout à fait la même. Après nos vies, Véronique essaie de vivre avec l’animal sauvage. L’affection de la Villeneuvoise envers Woody est intacte, mais il fait vivre un véritable calvaire. « Je ne le soutiens pas quand il part » révèle Véronique, qui devient littéralement le centre de la vie du sanglier. « Il n’est pas cool, à part avec moi. Mes seules sorties, c’était pour aller voir le médecin. C’est ma mère qui venait m’apporter les courses » peste Véronique. Selon elle, c’est l’association animaliste Vida, à l’origine de cette affaire, qui « n’a pas dit la vérité » au sujet de l’adoption d’un animal sauvage.

Une marque sans qui venait… du Var

Petit retour en arrière. Nos sommes en septembre 2021. Véronique est désormais contactée via les réseaux sociaux par l’association Vida pour récupérer le marcas sin alors « en urgence vitale ». « J’avais de la place, je ne voulais pas qu’il meure ». Sensible à son bien-être animal, Véronique accepte qu’elle prenne sous son aile et de mentir. « L’animal n’est jamais venu tout seul dans mon jardin à la suite d’une battue » avance la Villeneuvoise. En réalité, Woody est sur la côte de Draguignan, dans le département du Var. Devant le refus de la part du préfet de Lot-et-Garonne d’accepter la demande d’adoption de l’animal sauvage, l’association basée à La Roche-sur-Yon va mobiliser ses soutiens numériques en lançant une pétition et en dépêchant un avocat pour faire aboutir le dossier. Une fois l’adoption acquise, plus aucun accompagnement de la part de l’association.

A lire aussi :
Affaire Woody : « Quelle est désormais notre légitimité ? » s’interroge le centre de soins de la faune sauvage en Lot-et-Garonne

Frais de vétérinaire, aménagement de l’ensemble de la propriété avec des grillages pour gibier, Véronique a dû se débrouiller seule. « Il ne faut pas que ça recommence » lance le propriétaire de Woody, dépitée par l’attitude de l’association animaliste. « Dans ce dossier, elle est la victime » appuie Jérôme Auplat, le patron de l’Office français de la biodiversité (OFB) – la police de l’environnement – en Lot-et-Garonne. « Elle n’a pas eu le courage d’aller contre l’association Vida ».

Office français de la biodiversité : « On est là dans l’intérêt des animaux et des gens »

Pour Jérôme Auplat, « cette histoire ne se serait jamais bien passée ». L’OFB a été pointée du doigt par les défenseurs de la cause animale au moment où le marcassin avait été retiré de son enclos du Lédat. « À l’OFB, on est là dans l’intérêt des animaux et des gens. Ce n’est pas dans 1500 m² qu’on retient un sanglier » réitère le patron départemental de la police de l’environnement. Surtout, le sanglier n’ayant pas encore atteint sa taille adulte, il aurait pu rapidement dangereux sur le plan physique. « Il a déjà essayé de tuer mon autre truie » abonde Véronique.

Ici, l’histoire finit bien. Et ce n’est pas toujours le cas. Woody échappe à l’euthanasie et va pouvoir vivre au grand air, celui des montagnes catalanes. « Avoir une porte de sortie, c’est rare » fait savoir Jérôme Auplat. Partir en janvier 2021, je trouverai une solution de placement pour les marques. Ces dernières semaines, il a su convaincre Jean-Luc Amet, directeur du parc animalier des Angles, près de Perpignan, de récupérer le sanglier. Une fléchette anesthésiante tirée niveau de l’épaule n’aura pas suffi. Le soigneur et les agents de l’OFB ont bien eu du mal à maîtriser l’animal, montrant une fois de plus son côté sauvage. Plusieurs minutes ont été nécessaires pour le maîtriser et le transporter jusqu’à la remorque du parc animalier. « Il faut que cette expérience vécue par Véronique serve d’exemple » martèle Jérôme Auplat. La Villeneuvoise pourra réprimander une vie normale. Et continuer à militer pour le bien-être animal… mais à sa façon, à l’abri des regards.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *