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Toulouse métropole ne mégote pas sur les analyses concernant la qualité de l’eau bue par les 810 000 habitants de l’agglo. 200 000 sont réalisés au fil des ans, si bien que les ajustements se font chaque jour dans les trois usines dont la gestion est déléguée à Setom. Au coeur du dispositif, la Comète ne laisse rien filer. Suivez le guide.

Imaginez un immense réservoir, avec une entreprise au soleil aussi grande que la place du Capitole. Un réservoir qui serait aussi haut que l’Hôtel de Ville. remplissez-le d’eau potable, et vous obtenez la consommation de 810 000 habitants de Toulouse métropole… pour 24 heures. Ce sont pas moins de 130 000 m3 qui sont produits tous les jours par les trois usines d’eau potable situées au Sud de la Ville rose, aux abords de la Garonne. Une chance pour la qualité de l’eau, comme en attestent les résultats des contrôles qui parvienne tous les jours à la Comète, sur les hauteurs de Pech David ou l’on trouve aussi la plus grande station d’épuration de la métropole. Pas même une trace de chlorothalonil, pourtant systématiquement recherchée depuis juin 2022 !

Les habitants de la métropole toulousaine consomment 130 000 m3 par jour

C’est la quantité d’eau potable produite tous les jours par les trois usines de Toulouse métropole. L’usine de Tournefeuille, alimentée par le canal de Saint-Martory, produit 20 000 m3 par jour. L’usine de Clairefont, alimentée par la Garonne, produit 50 000m3 par jour. L’usine de Pech David, également alimentée par la Garonne, produit 60 000 m3 par jour.

Au carrefour de toutes les datas, ce jeudi, Philippe, l’hyperviseur du jour, de 6 heures à 13 heures. Il est arrivé en même temps que Nicolas, en charge du suivi des usines de traitement de l’eau. Tous es deux sont dos à dos, le nez tantôt baissé sur l’ordinateur, tantôt levé sur d’immenses écrans qui bouchent les murs circulaires de cette Comet à l’allure de vaisseau spécial. À l’opposé de l’entrée, la baie vitrée donne sur le dôme d’un réservoir de 45 000 m3 recouvert d’une prairie. Il s’agit du dernier SAS d’où parten les tuyaux qui vont alimenter une bonne partie des usagers.

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50 millions de m3 Prélevés tous les ans entre Garonne et Ariège

Philippe et les collègues avec lesquels il tourne en 3×8 sur la possibilité de connaître 24 heures sur 24 le flux des 50 millions de m3 pompés tous les ans (1) dans le fleuve, ainsi que la qualité de l’eau distribue aux habitants des communes abonnées. « Ils ont relevé les stations d’alerte devant les usines, le débit d’étiage, 60 réservoirs sur l’ensemble du territoire, 15 stations de reprise et 9 unités de distribution, également 80 sondes multiparamètres sur le réseau qui comprend 3 345 km de tuyaux qui vont des usines à chacun de nos clients », commente Florian Nospelle, le responsable technique de la Setom, la société dédiée – filiale de Véolia – choisie par Toulouse métropole.

Philippe et Nicolas préfèrent évidemment des alertes en temps réels, si des 1 600 capteurs supposés sur les canalisations s’allument. Avec le relais des fontainiers, ils peuvent alors écouter le réseau et détecter les fuites au mètre près. Une réactivation qui permet à Toulouse métropole de limiter le pillage gazier de la ressource grâce à un rendement de 88,4%, la moyenne régionale est de 75%. Encore dit, en Occitanie, environ quatre litres de produits, trois arrivent au robinet et un se perd en route, quand la Comète – inaugurée fin 2021 – limite le pillage de gaz à 12 %. Mais gérer la quantité d’eau délivrée aux usagers n’est qu’une des missions attribuées pour 12 ans à Setom. L’autre reste le suivi de la qualité de l’eau. Philippe passe le réservoir de Colomiers sur l’écran de controle. La quantité de chlore se soustrait dans la fourchette de 0,2 à 1 mg/l. Tout va bien.

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La qualité de l’eau à prix

Setom, la société dédiée – filiale de Véolia – qui s’est vu attribuer la gestion de l’eau par Toulouse métropole, fait un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros par an. Elle a investi plus de 6 millions dans la Comète, la cellule ultra moderne dont l’impact a déjà permis de rationaliser la gestion de la ressource. « Le rendement passe effectivement de 85 % à 88,4 % entre 2021 et 2022, se félicite le vice-président de la métropole d’avoir chargé le dossier, avec lequel il permet d’économiser 1,5 million de m3 qui, sinon, seraient évaporés dans des fuites ».

Pour rendement, le rendement moyen est de 75 % en Occitanie et de 80 % au niveau national. Par ailleurs, les eaux de parfum sont limitées à 11,6% en métropole contre 20% au niveau national. « Nous nous sommes fixé un objectif de performance à 91,7% en 2024 au délégataire », poursuit l’élu en se tournant vers les dirigeants de Setom et Véolia. Un effort qui sera payé par la prise de l’eau, qui reste toutefois inférieure au bien des métropoles équivalentes en France.

De son côté, Toulouse est une métropole qui fait également des efforts avec un budget annuel de 52 millions d’euros (21 millions en fonctionnement, 21 millions en investissement et 10 millions pour le renouvellement des canalisations, le délégataire prenant 2 millions à sa charge). A noter que si le Comet est payé par Véolia, le contrat de 12 ans prendra fin en 2032 et le centre Comet reviendra à la métropole toulousaine.

« Nous sommes dans le train pour construire une entreprise Qualité+ pour faire avancer les normes européennes qui vont arriver ces dernières années, précise Jean Cantet, le directeur technique régional de Véolia Sud-Ouest. C’est dans cet esprit que nous avons par exemple a commencé à Rechercher il y a près d’un an le chlorothalonil qui fait tant parler en ce moment, alors qu’on ne nous le demandait pas. Toulousaine vient de l’Ariège où il n’y a pas d’agriculture intensive ni de grandes industries.Mas il y a quande meme des métabolites, des matières en suspension, des métaux… all ce qui relève des deux grandes familles de polluants lies à la chimie et à la microbiologie de l’eau.Ici, par example, à Pech David, il faut compter 3 heures entre le pompage dans la Garonne, 90 mètres plus bas, et le stockage pour rendre l’eau potable. »

Plus 200 analyses par prélèvement, à raison de trois par jour effectuées dans différents points du réseau, ce qui amène à un peu plus de 24 heures le temps nécessaire pour avoir une eau de bonne qualité au robinet. Tout cela pour un coût qui place la Ville rose dans les quatre métropoles les moins chères de France concernant la prise de l’eau. Encore un effort et, grâce à la Comet et au projet qualité +, Toulouse sera encore un peu plus près des étoiles.

le circuit de l’eau

En 2022, les trois usines de Pech David, Clairfont (toutes alimentées à deux par la Garonne) et l’usine de Tournefeuille, qui ont pu produire 54,4 millions sur le canal Saint-Martory, pareillement alimenté par la Garonne de moi3 eau potable.

Yann, le responsable exploitation usine, où deux canalisations de 1100mm pompent l’eau de la Garonne, 90 m au-dessous de l’usine de Pech David.
DDM – MICHEL VIALA

Si l’exemple sur l’usine de Pech David, deux tuyaux de 1100 mm de diamètre vont pomper l’eau du fleuve, au pied de la colline. « Toulouse métropole je n’attends pas que 2,07m3/s pour un débit moyen de 50m3/s », précise M. Médina, le vice-président en charge du dossier. Un volume qui n’a pas changé cet été, en dépit du débit passé à 35,6m3/s avec la secheresse. « Mais on rejette à la Garonne 1.68m3/s d’eaux usées consommées », précise aussitôt l’élu, soit plus de 45 millions de m3 sud par an

Entre pompage et rejet de l’eau dans la Garonne, que s’est-il passé ?

« L’eau pompée dans la Garonne passe par une station d’exhaure, avant d’être amenée jusqu’au puits de remontée qui l’amène dans l’usine 90 mètres plus haut, explique Jean Cantet, le directeur technique régional de Véolia Sud-Ouest. La zone de floculation va permettre de capter les polluants. Ensuite, l’eau va dans le cyclofloc. Là, la pollution va s’agglomérer grâce aux flocculants et va tomber par gravité au fond de la cuve où un système de racloir va enlever au fur et à mesurer la boue de décantation.

Les bacs de filtration dans l'usine de Pech David.

Les bacs de filtration dans l’usine de Pech David.
DDM – MICHEL VIALA

Ensuite, il y a toute une série de filtres à sable pour capter des particules plus fines. Puis l’eau va aller sur les systèmes d’ozonation. Là, on injecte de l’ozone qui permet de finaliser le traitement et de casser les quelques molécules résiduelles, en termes de pollution, avant de passer à la mise au chlore, qui est l’étape finale avant l’entrée de l’eau dans les réservoirs. »

Soustraire plus qu’à acheminer l’eau jusqu’aux foyers de la métropole. Un réseau de 3345 km faisant partie de trois usines et qui fait donc beaucoup de canalisations à surveiller.

Toulouse métropole a choisi de passer à la vitesse supérieure concernant ce réseau. Pourtant, ils renouvellent le taux est passé de 0,4 % à 0,8 % en 2020. Même si, après trois ans, ils entretiennent 27 km de tuyaux qui les changent tous, à un rythme légèrement supérieur à la moyenne nationale.

Une fois l’eau consommée par les usagers, c’est la que Ginestous entre en scène. L’eau distribuée dans le circuit du réseau d’assainissement est traitée dans sa station d’épuration puis restituée à la Garonne qui récupère donc au nord de la ville plus 80 % de l’eau produite par les trois usines d’eau potable situées à au sud de Toulouse.

(1) C’est monté à 54,3 millions de m3 en 2022, avec un plus de 45 millions de m3 enfin rejetés à la Garonne par l’usine de Ginestous après passage en station d’épuration.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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