l’essentiel
À Ille-sur-Têt, dans les Pyrénées-Orientales, où a vécu François Vigouroux dont le corps démembré a été découvert dans des sacs début juin, le meurtre de cet homme est sur toutes les lèvres. Entre sidération et incompréhension.

Les hectares de végétation partis en fumée, au nord de Perpignan, ces dernières heures, pourraient troubler la quiétude des habitants d’Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales), à une vingtaine de kilomètres de la capitale catalane. Mais un autre sujet taraude l’esprit des plus prolixes dans cette localité de 5 500 ames : la mort de François Vigouroux.

« Tout le monde est choqué ! Personne ne mérite de finir de cette manière. C’était un homme sans histoire, discret et que l’on voyait toujours seul lorsqu’il achetait son journal », affirme cette commerçante, place de la République, où cet homme de 57 ans avait ses habitudes.

A lire aussi :
Pyrénées-Orientales : le corps découvert par un cycliste retrouvé entassé dans des sacs-poubelles

A mois après la découverte de son corps démembré dans deux sacs, le 1er juin, sur le site touristique des orgues d’Ille-sur-Têt, en contrebas de la route, dans un endroit très escarpé, les rumeurs les plus folles courent sur le scénario macabre qui aurait pu se jouer ici.

Parti pour une balade à vélo, comme il en avait l’habitude, le 26 mai, François Vigouroux, passionné de nature, devait revenir chez lui le soir même. Personne ne l’a revu. Ce n’est que six jours plus tard, alors que sa disparition est signalée auprès de la gendarmerie, par ses proches, que des randonneurs, incommodés par une odeur pestilentielle découvrent l’horreur, non loin de la table d’orientation du site des organe. Dans un sac, une tête humaine. Dans l’autre, un bassin et les cuisses. Trois semaines après la découverte macabre, l’identité de la victime est confirmée.

« Un gars très bien »

L’enquête pour mon décès est confiée aux gendarmes de la brigade de recherche de la compagnie de Prades et de la section de recherche de Montpellier. Une information judiciaire est fournie par le parquet de Perpignan qui refuse de se prononcer sur cette affaire suivie par un juge d’instruction.

Qui que pouvait en vouloir à François Vigouroux, dont le profil, a priori lisse, ne pouvait laisser présager un tel acharnement ? Au bar PMU d’Ille-sur-Têt où l’on affiche avec feerté les drapeaux sang et or de l’ADN catalan, on se souvient de François. « Il est venu un jour faire son tiercé, un gars très bien qui n’a jamais eu le moindre souci avec peut-être. On ne lui connaissait aucun ennemi. »

François Vigouroux travaillait en Principauté d’Andorre, à 2h30 d’Ille-sur-Têt. Il s’occupe des remontées mécaniques sur l’un des plus grands domaines skiables des Pyrénées, à Grandvalira. Là-bas, on connaissait très bien cet homme qui partageait ses activités entre la montagne Andorre et les paysages du Roussillon.

François Vigouroux a vécu avec sa compagne et était locataire, quelques années auparavant, d’un petit studio, avenue Pasteur, face à la gendarmerie d’Ille-sur-Têt. Après le decès de sa mère, déjà un petit plus d’un an, il avait touché un petit héritage qui pouvait lui permettre de s’assurer une retraite tranquille avec son salaire andorran. Certaines connaissances de François Vigouroux évoquent même un projet d’achat de maison avec sa société.

« Ce n’était pas le genre à se mettre dans des trafics »

Encore sous le choc de sa disparition, les commerçants de la commune cherchent inlassablement des réponses à cette disparition brutale. Règlement de comptes ? Accident avec un automobiliste qu’un mal tourné ?

« Ce n’était pas le genre à se mettre dans des trafics ou à chercher des embrouilles. Même lorsqu’on lui exigeait de nous descendre des cartouches de cigarettes d’Andorre, il nous disait gentiment, tu vois la route, c’est là-bas, tu peux y aller… La dernière fois que je l’ai vu, il avait son vélo électrique dont il était fier », se rappelle, Dominique, restaurateur.

Un peu plus haut, en montant vers les orgues, des riverains échafaudent leur propre scénario. « Venir ici, sur un site touristique, pour l’enlèvement d’un corps, ça veut dire qu’ils ne sont pas pour l’argent. » Une piste parmi d’autres. En attendant des réponses.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *