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Ce jeudi, les deux lignes du métro de Toulouse étaient encore en panne, après l’incident de la veille en station Pate-d’Oie. Les bus ont été pris d’assaut par les utilisateurs.

Il fait chaud. Les gens sont collés les uns aux autres. Des mains se cramponnent aux barres métalliques et des gouttes de sueur perlent sur quelques fronts. Cette scène ne se produit pas sur le dancefloor d’une boîte de nuit : c’est le spectacle sur lequel s’ouvrent les portes du bus de la ligne 14, à 9h30 du matin.

Un soupir de ralentissement se dégage de la quinzaine de passagers qui fréquentent l’arrêt Patte d’oie, les deux bus précédents ne s’étaient même pas arrêtés. Pourtant, se frayer une place pour y entrer en relève de la quadrature du cercle. Sur le trottoir, une mère dont le fils est en poussette ne cache pas son pessimisme devant la manœuvre à orchestre « Je ne sais pas si on va réussir à aller se promener ». Dans congés après avoir travaillé la veille, cette dame est lasse : « Entre la grève des trains et le métro qui ne roule pas, avec cette force de prendre la voiture ». Elle préfère rebrousser chemin.

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Ambre, en revanche, est parvenue à se faufiler dans le fond du bus. « Je vais avoir plus de 45 minutes au lieu de 20 pour me rendre à mon job d’été au McDo, maugrée la jeune fille de 19 ans. J’ai anticipé pour ne pas être en retard mais comme je fais de gros horaires, j’aurais bien aimé dormir plus longtemps ». À côté, un monsieur s’est exclamé « Oh pardon madame, je ne vous ai pas fait mal ? », vite razuré par la victime du coup de coude fortuit.

« C’est Koh-Lanta ici ! »

Dans le ventre du bus, quelqu’un passe un coup de fil sonore, arrachant des moues de désapprobation à ses voisins. Un homme à casquette racle de son ongle deux tickets à gratter. À l’arrêt Saint-Cyprien-République, les portes s’ouvrent sur Amir. L’informaticien au conseil départemental a déjà deux heures de retard. « Purée mais c’est Koh-Lanta ici, ironise-t-il. Je ya finir par demander à faire du télétravail »

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« Là je ne m’arrête pas ». Le chauffeur, dont l’affluence n’altère pas la bonne humeur, est l’auteur de ce jugement. Si je devais faire tous les arrêts, je ne pouvais pas fermer les portes. Alors oui, les gens ne sont pas contents, ils font des signes, mais qu’est-ce que vous voulez ? du matin, tous les bus qu’il conduit sont aussi pleins que celui-ci.  » Avec plus de chauffeurs, on ne serait pas obligé de les blinder comme ça, déplore-t-il. On envoie des bus à la campagne où il n’y a pas un chat, alors que ceux de cette ligne sont pleins à craquer ». Et la situation ne devrait pas s’améliorer. Ce jeudi soir, le métro était toujours en panne.

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Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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