l’essentiel
Président du Biarritz Olympique après 2018, Jean-Baptiste Aldigé est un pur agenais. Nous nous sommes rapprochés de lui au moment où le BO s’apprête à défier le SU Agen ce vendredi 27 janvier, au stade Armandie, à 21 heures.

Comment fait-on quand cet agenais de naissance pour se retrouver un jour Président du Biarritz Olympique ?

Je suis né à Agen, issu d’une famille de purs agenais. J’ai été au Lycée St Caprais. J’ai commencé le rugby au SUA vers quinze ans. Avant, je jouais au panier à Grandfonds. Le rugby a changé ma vie car ça a été par la suite un passeport sur le monde. J’ai fait des études de droit à la faculté d’Agen. Ensuite, après un titre de Champion de France Espoirs en 2004, je suis parti en Section Paloise pendant un an. Le deal avec mon père était très clair à savoir que je devais continuer les études à côté. Du coup, toutes mes destinations ont été choisies en fonction des écoles. Après mon année dans le Béarn je partirai en Angleterre. Ça n’a pas pu se faire alors je suis allé au Stade Bordelais où j’ai fait des études de commerce. J’ai eu mon Master à Bordeaux. Durant cette école de commerce j’ai eu l’opportunité d’avoir des expériences à l’étranger. J’ai fait une année aux Harlequins de Londres en 2007. Ce fut une expérience formidable. Je suis arrivé je ne parle pas un mot d’anglais à Séoul et j’ai côtoyé des joueurs comme Chris Robshaw ou Danny Care. En deuxième année, je suis parti aux États-Unis où j’ai joué dans une université dans l’Utah. Et enfin la dernière année, je suis soustrait à l’Université de Wellington en étant logé chez Murray Mexted qu’on ne présente plus à Agen. Suite à ça je suis rentré en France avec la volonté de travailler dans le marketing sportif. J’ai eu des propositions mais rien de bien enthousiasmant. J’ai donc pris mon baluchon pour partir en Asie.

C’est comme ça que vous vous êtes retrouvés International hongkongais…

C’est ca. Je suis arrivé à Hong-Kong l’année où la Fédération Hongkongaise qui est la deuxième plus riche au monde a choisi de mettre le paquet sur la création d’un championnat professionnel. Je me suis retrouvé là, je pensais en avoir fini avec le rugby de haut niveau et je suis reparti pour un tour. Après trois ans passés là-bas je me suis retrouvé sélectionnable. Parallèlement j’entraînais l’école de rugby et j’ai recontré Louis-Vincent Gave avec qui je suis devenu très ami. J’étais « business angel » en 2011. J’ai trouvé mon autorisation de me lancer auprès d’une agence de marketing sportif. Notamment autour du Hong-Kong Sevens. Ensuite la vie a fait que durant l’été 2016 je suis parti en vacances à Vieux-Boucau avec les copains. J’ai rencontré quelqu’un. C’est la raison pour laquelle je suis revenu ensuite en France.

Wind alors l’occasion pour le Biarritz Olympique…

Oui, en 2018 le BO est relégué par la DNACG en Fédérale. Serge Blanco, Nicolas Brusque et d’autres locaux sur leur qu’on était dans la région et nous ont poursuivi d’essayer de sauver le club. On s’est collés à cette tâche. Je dis « on » car si c’est bien moi opérationnel sur le plan qui est sur place c’est bien Louis-Vincent Gave qui soutient ça financièrement.

Quel est le meilleur souvenir que vous ayez ce jour-là ? Est-ce que je l’ai montée dans le Top 14 ?

Forcement. Mais c’est la finalité. J’avais annoncé en 2018 qu’en trois ans on remonterait en Top 14. Le plus important pour moi a été de réaliser ce qu’on avait dit. Et pourtant, rien n’a été facile. Quand il est arrivé, il était déjà beaucoup de défiance. On ne m’a pas considéré comme un Agenais mais pour les gars qui arrivaient de Hong-Kong. Il a fallu pas mal de travail et ça s’est réalisé. La recette des trois ans a été une bonne formation associée à un bon choix de recrutement à l’international sur le marché des non-jiff. Mais pas sur le marché connu, car on n’y a pas accès. Tout ça s’est finalisé par cette victoire en finale d’accession contre Bayonne. Ça a été un très bon moment, avec beaucoup d’émotion car j’avais perdu mon papa deux mois auparavant. Tous les jours de ma vie il m’a parlé de cette fameuse finale Agen / Béziers en 1984 perdue aux tirs au but. Je n’étais pas né, mais c’est comme si je l’avais vécue. Et on gagne justement ce match contre Bayonne aux tirs au but.

L’année qui s’ensuivit fut difficile en Top 14…

Oui, mais c’est normal. J’en connais bien trois qui ne pourraient pas rivaliser. On avait une certaine équipe de titulaires qui avait le parcours, mais avec nos nombreux financiers on manquait de profondeur. Le Top 14 est une machine qui vous broie. On a fait un bon démarrage, mais au moment où on a comencé à avoir des blessés, on a explosé en vol. Pourtant, cette année en Top 14 ne devrait pas servir d’interprète, mais plutôt à nous structurer. Un peu à l’image de ce qu’a fait La Rochelle durant des années. Ils ont longtemps fait l’ascenseur jusqu’au jour où ils ont décollé. Le plan était là, mais ça ne s’est pas passé comme on voulait puisqu’on a été lâché par notre mairie.

À ce titre, je voudrais mettre en avant la voyance de Jean Dionis qui a intégré un stade en comprenant que c’était un élément central pour espérer plus tard avoir des résultats. Il a fait ça pendant qu’Agen descendait de Top 14 et ne gagnait pas un match. Il n’a pas dit : « vous n’avez pas de résultats, je ne fais pas un stade ». Il a doté au contraire Agen des capacités d’interprète sur le long terme. Ce qui ne s’est pas passé à Biarritz.

Quel bilan faites-vous de ce retour en Pro D2 d’un point de vue sportif ?

On fait avec nos moyens, mais je suis plutôt satisfait. On fait confiance à nos jeunes joueurs qui par ailleurs se sont équipés de voiture on a dû vendre pas mal de mecs à l’intersaison. On est dans les six premiers, j’espère qu’on y reste. Il maintient déjà un moment très important pour moi qui se profile, c’est le match de ce vendredi. C’est la première après que j’ai loué en France et que je suis dans le rugby que je vais venir à Armandie avec mon équipe. C’est beaucoup d’émotion, je suis très fier et heureux de venir jouer à Agen.

Le match aller du à Aguilera vous laisse des regrets ?

Je vous avoue que je ne m’y attendais pas. Ce n’est pas un manque d’humilité, mais je ne pensais pas perdre contre Agen ce jour-là. Je pensais avoir réalisé qu’on allait s’incliner à trois minutes de la fin. Agen a fait ce jour-là le match parfait à l’extérieur. Ce qu’il ne faisait pas les années précédentes. C’est la patte Bernard Goutta.

Et aura-t-il du coup un sentiment de revanche ce vendredi ?

ouchun. C’est Agen ! Déjà, il n’y a pas de rivalité, puis s’il y avait un match à perdre à la maison tant mieux que ce soit face à eux. Tu sais, quand tu es à Hong-Kong je te prends quatre heures du matin pour regarder les matchs du SUA. Je me rappelle un fameux Perpignan / Agen en demi-finale de Pro D2 avec cet essai de cent mètres de Taylor Paris. Je regarde toujours les résultats d’Agen. Il n’y a donc pas de revanche, on va essayer de faire un bon match. Pour les joueurs, il n’y aura pas ce côté sentimental. Mais on s’apprête à affronter une très grosse équipe. Tout le monde nous voit comme le gros Biarritz Olympique, mais on n’a que le huitième budget de Pro D2. On sait que ça va être très complice.

Étant donné votre attachement à Agen et au SUA. Serait-il possible de vous voir un jour jouer un rôle dans ce club ?

Il ne faut jamais dire jamais. Mais à ce jour personne ne m’a fait appel pour ça.

Et si on vous appelle ?

Vous m’auriez posé la question avant que mon père s’en aille, je vous aurais dit non. Maintenant, ça m’arrive de penser que peut-être un jour je reviendrai vivre à Agen. Si on m’appelle ce serait le choix du cœur. J’y réfléchirais. Vous savez, la bande de copains de mon papa c’était l’équipe directrice des années 2000. Et je crois qu’Agen a raté quelque chose à cette époque-là en écartant la famille Marty. C’était l’entrée dans le rugby professionnel. Je pensais que le SUA pouvait avec le grand nombre prétendre gagner le Top 14. Les gens me diraient que j’étais à eux. Il n’y a pas de raison que Castres le fasse et pas Agen. Si quelqu’un a les moyens, Agen peut le faire. Il y a un bel utilitaire, il y a un territoire qui aime le rugby et qui aime le SUA. Ils sont une surprise potentielle après que la Ligue se soit prononcée pour un plafond salarial. S’il n’y avait pas ça, je vous dirai que c’est fini pour Agen. Mais la ce n’est pas le cas.

Jean-Baptiste Aldigé, président du Biarritz Olympique

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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