La Cellule sécheresse s’est conclue mercredi par une nouvelle arrestation de la préfète que restreint encore les prélèvements. La situation est tendue, notamment pour l’eau potable. Le conseil départemental décide d’assouplir l’alimentation du réseau du Lévezou pour alimenter l’Aveyron.
Entre le déficit pluviométrique estimé à 50% après le début de l’année (1/10ème de la normale en juillet), la hausse des températures qui provoque l’évaporation (5° de plus que d’habitude en juillet) et l’assèchement des sols, la sécheresse est de plus en plus prégnante. Les premiers signes de défaillances apparaissent sur les grands bassins. C’est ce qui ressort de la réunion de la cellule sécheresse que s’est hier tenue à la préfecture. En raison de la nécessité d’anticiper une crise qui touche le Tarn-et-Garonne avec la plupart des départements d’Occitanie. Tous les cours d’eau non réalimentés sont en restriction de prélèvement.
La préfète Chantal Mauchet a pris un arrêté qui, à compter du même jour 23 juillet, restreindra encore un peu plus l’usage de l’eau, notamment les prélèvements agricoles. Concernant les interdictions totales, les Lemboulas et la Barguelonne amont sont venus rejoindre le Bassin du Tescou non réalimenté, la Lupte-Lembous, le bassin du Landou, La Séoune, l’Auroue et le bassin de Boudouyssou (Tancanne). Les autres restrictions sont de deux et trois jours et demi par semaine.
Pour les particuliers, séoul la disposition des potagers est autorisée de 8h à 20h. Pour le reste, il est interdit d’arroser sa pelouse, de remplir sa piscine ou de laver son véhicule, sa toiture ou un bâtiment.
Ouverture du système Lévezou pour réalimenter la rivière Aveyron
Pour les grandes rivières, Garonne, Tarn et Aveyron, la situation n’est peut-être plus enviable. Ils n’ont tenu jusqu’alors que grâce à des lâchers successifs provenant des retenues et barrages en amont gérés par EDF, la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne et les conseils départementaux du Tarn-et-Garonne et du Tarn.
Heureusement, Michel Weill, président du conseil départemental, avant la décision d’exploitation du système du Lévézou, dont le Département est maître d’ouvrage, à hauteur de 1,3 m3/ seconde au moins jusqu’au 30 juillet .
Cette décision importante permet de réalimenter en eau l’Aveyron dans l’intérêt du monde agricole et de l’ensemble des habitants du territoire. Mais la question de l’eau potable devient cruciale.
« Nous sommes en très forte tension, notamment sur l’Aveyron, confirme Pierre-Jean Remize de Veolia. Certaines de nos usines fonctionnent 22 o 23 heures au lieu de 14 heures en temps habituel. Et nos ouvrages de stockage n’ont plus que quelques heures de réserve au lieu de quelques jours. Notre marge de manœuvre est quasi inexistante. »
Même constat à la Saur si l’on en croit Damien Gouasdon, chimiste. « Sur des usines qui fonctionnent 24 h sur 24 et nous avons ouvert des secours d’alimentation, mais le tirage n’a jamais été aussi important et le niveau des réservoirs s’amenuise. »
Et le préfète d’en appeler à « une utilisation raisonnable de l’eau potable, qui dépend des services naturels du milieu, notamment de l’Aveyron. » La responsabilité de la population en l’incitant à pratiquer l’écologie, mais aussi les agriculteurs et les industriels, c’est toute l’énergie qu’ils dépensent au quotidien.
Et Lucie Chadourne-Facon, départementale des Territoires de conclure : « Si la situation tend, dès que nous serons présents, nous serons prêts trois rapidement pour entamer un nouvel arrivage sur l’eau potable. »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.