l’essentiel
La Chambre Régionale d’Agriculture d’Occitanie alerte sur la situation alarmante des ressources aux EAU. Pour éviter l’incendie, elle réclame avec force la relance du projet Charlas, une retenue d’eau de 110 millions de m3 qui ne fait pas polémique au début des années 2000.
L’autosuffisance alimentaire en dépend selon les agriculteurs.

« Ce que le Giec nous a annoncé en 2030 est arrivé en 2022 ! » L’heure est grave, pour Denis Carretier, le président de la Chambre d’agriculture Occitanie, qui égrène les conséquences du manque d’eau depuis le mois de mars.
« Dans la viticulture, le rendement a baissé de 30 à 40 % selon les secteurs. Même ceux qui arrosaient au goutte-à-goutte voyaient l’eau s’évaporer tout de suite avec le phénomène sèche-cheveux que moi j’appelle le coup de chalumeau. Pareil chez les céréaliers. En blé tenu, ils ont perdu 30 % en volume. Alors oui, les prix ont augmenté de 40 % mais ça ne compense pas la part des rendements à laquelle s’est ajoutée la hausse des charges 30 % ! »

2,9° de plus que la température moyenne cet été

N’en jetez plus, la coupe est pleine. Elle déborde, même, avec l’intervenant de Météo France, vedette invitée de la conférence « Agriculture et changement climatique » qui s’est tenue : ce mondi à Toulouse. « Le printemps 2022 a été le 3e printemps le plus chaud depuis 1960 en Occitanie avec un déficit de – 25% à l’échelle de la région. » Déficit hydrique qui est monté à 70 % en Midi-Pyrénées et dans l’ouest du Languedoc-Roussillon à cause des trois vagues de chaleur successives et d’une température moyenne en hausse de 2.9°C cet été et de 2.3 ° cet automne, par rapport à la normale. Pire, la pluie n’est finalement tombée que la deuxième quinzaine de novembre dans le Roussillon et les Cévennes.

Alors Denis Carretier enragé quand il pensait aux milliers de m3 gaspillés lors des inondations de janvier 2022. Et il n’est pas le seul.
Les congressistes demandant à l’unanimité aux présidents de Toulouse Métropole et Montpellier Méditerranée Métropole de monter au créneau pour relancer la démarche en vue de réaliser l’ouvrage de Charlas dont le projet avait été abandonné en 2007.

Jean-Louis Chauzy : « Je plaide la procédure d’urgence »

Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique, social et environnemental région (Ceser), approuve. « Il n’y a pas d’agriculture sans agriculteurs, sans foncier et sans eau. On ne peut pas capter dans la Garonne qui est à sec. Donc, il faut faire des stockages d’eau. À Chats, les terres ont été rachetées par la Safer qui les a toujours en maîtrise. Il suffit de se reconcerter, de remettre à plat les financements, de faire quelques vérifications techniques et les travaux ensuite ; ça peut se faire en moins de 5 ans. Je plaide la procédure d’ urgence ! Sinon, on court à la catastrophe. La France peut dire adieu à l’autosuffisance alimentaire. »

1,2 milliard de m3 d’eau nécessaire pour le bassin Adour Garonne en 2050

Plus de pourparlers seul ne suffira pas, prévient Denis Carretier. Il faut aussi un maillage des retenues collinaires pour atteindre l’objectif fixé par le comité scientifique du bassin Adour Garonne à l’horizon 2050. « Avec l’augmentation de la population, on nous dit qu’il faudra 1,2 milliard de m3 d’eau disponibles pour répondre à tous les usages», complète Jean-Louis Chauzy. , …) pour lesquels la création d’ouvrages de grande hydraulique, à vocation multi-usages, est à envisager ». Esprit des réunions « porté à connaissance » qu’il est connu il y a des années dans le Languedoc-Roussillon où la réalisation de l’ouvrage Salagou dans l’Hérault est connue bien moins de soubresauts.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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