l’essentiel
Exist, résister : c’est le combat des Pyrénées face aux Alpes, alors que la préparation d’avant-saison bat son plein en ce moment pour les skieurs tricolores, que joueront à domicile cet hiver lors des Mondiaux de Courchevel-Méribel (6 – 19 février). Les Alpes restent la référence du haut niveau, du rapport aux Pyrénées.

Le lieu d’une équipe de France dans les Pyrénées est toujours un événement. Pour preuve : presque 10 ans sont remportés entre les championnats de France de ski de Peyragudes (Hautes-Pyrénées) en mars 2013 et la venue dans la station du groupe technique masculin rendue par le champion olympique de slalom Clément Noël en juin dernier, pour un étape de préparation physique.

Une période de disette qui en dit long sur la mainmise des Alpes sur le haut niveau dans l’Hexagone. « Pour accueillir des équipes de France lors des périodes de prépa’physique, on n’a rien à envier aux Alpes, mais en condition neige, c’est autre chose, on n’est pas suffisamment équipé », concède Michel Bertranuc, président du comité Pyrénées Occitanie.

L’exode des Pyrénéens, une fatalité ?

Et pourtant, lors de leur visite en juin, Romain Velez et Loïc Brun, tous deux entraîneurs nationaux, n’ont cessé de le marteler : il n’y a pas de complexe à faire dans les Pyrénées. « Parfois, à l’étranger, on s’entraîne sur des pistes bien plus petites, les Pyrénées françaises sont armées pour le ski de performance, cela ne fait pas de doute », indiquaient alors les techniciens.

Oui mais voilà, culturellement, historiquement, le haut niveau se pratique dans les Alpes avec un centre national d’entraînement de ski installé à Albertville (Savoie). Sur l’aspect pratique, logistique, avec la Suisse, l’Autriche et l’Italie à proximité, difficile de rivaliser. « C’est vrai qu’en hiver, on s’entraîne plus facilement près de là où se déroulent les compétitions », souligne Loïc Brun.

Raison pour laquelle la fuite des jeunes talents pyrénéens vers les Alpes est une réalité de presque toujours. J’ai besoin d’écrire un œil sur la liste des skieurs de l’équipe de France : aucun n’est licencié dans les Pyrénées – alors qu’ils sont plusieurs à en être originaires (Alizée Dahon, Diego et Paola Orecchioni , Loëvan Parand…) – à l’exception d’Adrien Fresquet. A 22 ans, champion de France Super-G 2021, je reste fidèle au club de Peyragudes. Un choix du cœur pour celui que vit désormais à Albertville après avoir rejoint l’équipe de France.

« Partir a plus été une obligation qu’autre chose, lance-t-il. J’aurais pu aller dans les Alpes plus tôt comme tout le monde mais ça ne me faisait vraiment pas envie. Dès qu’on fait trois bons résultats chez Les jeunes, ça y est il faut parte ! C’est un peu ça la mentalité ici. Je comprends totalement ceux qui le font mais moi, je voulais montrer qu’on pouvait accéder à l’équipe de France tout en étant formé dans les Pyrénées. »

Un acte presque militant pour celui passé par le pôle espoirs de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). More l’exode, qu’on ne s’y trompe pas, est une réalité qui n’est pas propre aux Pyrénéens, il n’y qu’à prendre l’exemple de Clément Noël, originaire des Vosges.

« On essaie de changer la donne pour garder le plus longtemps possible nos gamins afin de croire plus d’homogénéité dans le coin mais c’est difficile de lutter face aux clubs alpins qui ont des moyens conséquents pour attirer nos jeunes », a reconnu Michel Bertranuc. Un combat presque loyal.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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