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Il y a quelques jours, le maire Rassemblement national de Moissac a créé une nouvelle polémique en publiant un arrêté municipal interdisant de jouer au ballon dans certains espaces publics du centre-ville. Une décision qui divise les habitants de cette ville du Tarn-et-Garonne.

Circonspects, ravis, étonnés, indifférents ou fortement agacés, les Moissagais n’ont pas manqué de réagir à la dernière décision, pour le moins inattendu, prise par leur maire. Qu’ils soient ronds ou ovales, en mousse ou en plastique… les ballons ne sont en effet plus les bienvenus sur la place des Récollets, voire sur le parvis de l’abbatiale de Moissac et le square Sainte-Catherine. Actuellement en vacances scolaires, les enfants ont donc l’interdiction, formalisée par un arrêté municipal, de jouer au ballon.

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Selon la municipalité, « la pratique des jeux de ballon sur certaines places et places du centre-ville se multiplie aux heures les plus précoces, notamment la nuit, entraînant les nuisances des bruits nocturnes qui importunent les rivières » et « la police municipale doit intervenir pour faire cesser des parties de football place des Récollets tard le soir où autour de l’Abbaye. » Une décision applaudie par certains habitants tels qu’Arlette : « Si ça gêne les voisins c’est normal qu’on leur dise d’arrêter de jouer et de faire du bruit.

« La place des Récollets n’est pas un terrain de foot. Je refuse également que les murs de l’abbatiale servante de cages de pied, d’autant qu’il déjà des vitraux fragiles. Je tiens à ce que l’espace public ne soit pas préempté par certains qu’en font un usage privé sans respecter les habitants du quartier. Pour jouer, il y a le city-stade. Les enfants et les jeunes peuvent s’amuser mais dans le respect du voisinage », estime sa mère, Romain Lopez. Un point de vue partagé. « Les gens ont le droit de profiter du calme quand ils sont chez eux, ils n’ont qu’à conduire leurs enfants ailleurs », assure Thierry qui n’a jamais habité centre-ville mais se dit « solidaire ».

Aux partisans du calme et du «chacun chez soi», s’opposent pourtant une partie plus libertaire de la population, désabusée par les prises de position polémiques de l’élu que avait déjà voulu priver d’aides municipales la famille d’un enfant accusé de faits de délinquance.

« Ça devient un peu ridicule »

Les habitants sont également de plus en plus nombreux à exprimer un ras-le-bol face aux incongrues décisions judiciaires de l’élu. «On aura vraiment tout vu… Donc maintenant les enfants qui n’ont pas la chance d’avoir un jardin devront rester chez eux le dimanche après-midi. On dit qu’il faut les décoller des écrans et dans le même temps on ne supporte pas qu’ils fassent un peu de bruit. À mon époque on était tout le temps dehors », disait Etienne. De son côté Valérie s’étonne : « Il y a un bar que met de la musique AC/DC à 1h du matin et ça ne gêne personne… par contre interdit de jouer au ballon ! » Même constat du côté de Bruno, qui vit tout près de l’abbatiale. «Franchement c’est vrai qu’ils jouent parfois devant l’abbatiale mais c’est loin d’être tous les jours et avant qu’ils ne cassent un vitrail je pensais qu’on a le temps vu à quelle hauteur ils sont. Ça devient un peu ridicule, on ne peut plus rien faire et c’est dommage que les enfants en pâtissent», estime-t-il.

Entre canicule et vacances scolaires, certains parents ont du mal à comprendre cette mesure. « À la limite il aurait pu exiger que les enfants jouent avec des ballons en mousse, mais les empêchent de sortir c’est trop. Il dit qu’on peut les emmener au citystade mais avec les chaleurs c’est compliqué et puis il est souvent déjà bien refill de jeunes, ils ne peuvent pas tous s’entasser là-bas», souligne Sabrina.

Quoi qu’on en pense, l’arrêté est d’ores et déjà appliqué et expose à une contravention…


135€ d’amendement en cas de non-respect

Si la décision peut sembler anodine, y contrevenir peut coûter cher… En effet, le non-respect de cet arrêté municipal est passible d’une contravention de 135 €, dont les parents devront s’acquitter. En France, les jeux de ballon sont déjà interdits sur les routes en raison du risque qu’ils représentent en zone de circulation routière. Cependant, ils sont généralement tolérés sur les piétonnes ou même dans les rues peu passantes ou les quartiers résidentiels.

« D’ici la fin du mandat, nous créerons deux city-stades supplémentaires à Sarlac et à Montebello afin d’offrir des activités aux jeunes », assure le maire, Romain Lopez.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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