Sur la création de deux bassins nordiques à Taranis et Atlantis, le conseil d’agglo s’est divisé. D’un côté les petites communes pour que le projet soit démesuré et anti-écologique. De l’autre Albi, qui estime avoir un rôle à jouer pour le reste du département.
14 voix. Un projet de 20 millions d’euros qui a fracturé la communauté d’agglo, réunie en conseil communautaire mardi soir. Si, en général, les joutes s’opposent surtout à l’opposition et à la majorité albigeoises, ce sont cette fois les communes périphériques que sont montées au créneau contre Albi. Une ligne de fracture qui avait commencé à se dessiner lors du précédent conseil.
Des rappels le projetaient. L’Agglo créera un bassin extérieur de 50 X 21m utilisable à l’année d’Atlantis et portera le bassin extérieur de Taranis à 25 X15m en location il est également accessible à l’année. Outre ces deux points majeurs, il est également question de rénovation de l’existant et d’aménagements extérieurs. Au total, cette opération nécessaire de créer 1322 m2 supplémentaires de plan d’eau. Soit un total de 2375m2. Le coût d’exploitation est de 14,08 millions d’euros pour Atlantis et de 5,18 millions d’euros pour Taranis. Chiffre d’affaires total : 19,26 millions d’euros. Mardi soir, les elus doivent prévoir le lancement du concours restreint de maîtrise d’œuvre.
« Il faut chauffer l’eau tout l’hiver »
D’emblée, les maires de Saliès et Puygouzon, (membres du bureau) prenaient la parole pour s’opposer au projet. Ceux de Terssac et Cambon ont effectué une partie de leurs interrogatoires. Un coût trop important, fonction d’un million pour un an. Tout ça à un momento où l’inflation explose et où les factures de travaux ne cessent de s’alourdir. Ils se sont rencontrés avant le côté anti-écologique de la démarche à un moment où les opérateurs de l’énergie appellent à la sobriété. « Il faut chauffer l’eau tout l’hiver », ont-ils insisté en rappelant que l’agglo de Castres-Mazamet avait abandonné un projet identique. Bref, certains sont demandés s’il et avaient réellement besoin de deux bassins nordiques pour l’agglo.
Ils étaient rejoints peu après par le maire de Lescure, qu’ils auraient préféré une simple rénovation des piscines. Puis Gérard Poujade prit le relais donnant un ton plus politique à ce débat. Après la législature, les relations entre la mairie d’Albi et le maire du Séquestre, partent bien empoisonnées par le circuit, ne sont pas vraiment au beau fixe. On peut imaginer que ce dernier aurait bien aimé faire trebucher ceux qui n’ont pas appelé à voter pour lui au second tour. Même s’il faut rappeler qu’il a toujours été opposé à ce projet de deux bassins. Il dénonçait « le gouffre écologique » garantissant que ces deux bassins équivaut à la consommation de la commune de Cambon. Il demande de surseoir à la décision pour mieux réfléchir au projet. Et surtout indiquait qu’il effectuait un signalement à la chambre régionale des comptes.
enjeu de territoire
Face à ces arguments, les élus d’Albi opposent un enjeu de territoire. Désormais, le projet n’est pas surdimensionné pour un bassin de 120 000 habitants (sur le Tarn nord) et convient aux bisous. Selon Michel Franques qui par le projet, 5 ou 6 communes extérieures à l’agglo utilisent déjà ces équipements. « Tous les présidents de communauté de communes voisines m’ont dit qu’ils étaient intéressés », soulignait la présidente, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Ils rappelaient que le projet pourrait être financé à 30% par des subventions extérieures. Et la bonne santé économique de l’Agglo, capable d’absorber le coût d’un tel projet sans problème.
Quant au côté écologique, le président rappelait que chauffer l’eau en extérieur était moins énergivore que chauffer une piscine fermée. Roland Gilles, dans un élan messianique exhortait même les maires à leur responsabilité de solidarité avec le reste du Tarn, privé de piscine. « C’est notre mission. L’Agglo doit assumer ». Le président avant de voter rappelait que ces bassins allaient permettre aux clubs aux collégiens de disposer de nouveaux créneaux. Elle mettait en avant : « le goût de l’eau, du sport, du lien social ». « Nos enfants n’ont pas de bassin, il y a urgence à développer ce projet ».
Dans ces débats, il apparaissait qu’une partie des maires n’avait rien contre l’élargissement de Taranis. More étaient opposés à l’extension de la piscine albigeoise ou ne voyaient pas son intérêt. Sur remarquea d’ailleurs que la mère de Saint-Juéry s’est bien abstenue de le défendre projeté. Même si logiquement, j’ai voté pour. Quant à l’opposition albigeoise, elle s’est aussi opposée au projet, elle a préféré rester en portrait de ce débat.
J’ai voté montrait la fracture entre la ville et son agglomération : 13 contre, 8 abstentions, 27 pour. 11 communes (5 j’ai voté contre et 6 se sont abstenues) j’ai refusé de soutenir le projet. Seules Albi, Saint-Juéry, Carlus, Cunac et Castelnau-de-Lévis ont voté pour.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.