Le prix du gaz et de l’électricité s’envole de façon exponentielle. Un impact budgétaire colossal pour les communes tarnaises, qui pour faire face, ont décidé de s’installer dans de sérieuses économies.
Les chiffres s’envolent. Chaque semaine, l’augmentation du gaz produit par la guerre en Ukraine et des approvisionnements au compte-gouttes, est énorme. Si en revanche un parc nucléaire français vieillissant, la situation devient plus qu’inquiétante. Les communes tarnaises savent que l’hiver va être compliqué à gérer. La facture va être salée pour chauffer et éclairer les infrastructures publiques.
Graulhet : « On n’arrivera pas seul à gérer cette crise »
Face à ce nouveau coup de masse budgétaire, chacun décide de réagir. « Sur un passé le stade de la réflexion. On sait aujourd’hui qu’il va failir faire de sérieuses économies d’énergie. On n’a pas le choix, quand on sait que l’augmentation de la facture passera largement les 200 000 euros », résume-t-on à la mairie de Graulhet.
Des choix, il va échouer en faire. « On a pensé à couper l’éclairage public la nuit dans certaines rues, sur les terrains de sport, les gymnases. On peut réduire le chauffage de certains bâtiments publics. Les écoles, elles, (du ressort de la communauté d’Agglomération) continueront à être chauffées normalement. ».
Suite du dénombrement à la Prévert. « La piscine est un immense gouffre énergétique. On verra quelles décisions nous allons prendre dans les prochains mois. » L’autre inquiétude porte sur la population. « Nous ne sommes pas une commune riche. Il faut savoir que 70% de la population ne paie pas ses revenus. Notre peur, c’est qu’un nom important d’habitants ne peut payer les factures et se retourne vers notre CCAS. De toute façon, on n’y est pas arrivé tout seul. Il faut que l’État soit derrière nous, pour gérer cette énorme crise énergétique. »
Mazamet : la colère d’Olivier Fabre
A Mazamet, ma mère Olivier Fabre travaille pour trouver des solutions. « Pour notre commune, l’ardoise se chiffre à 700 000 euros. Il va échouer à faire des choix. » Lesquels ? « On ne peut plus faire d’économie sur le fonctionnement. Alors, on va retarder certains projets qui ont été réalisés durant le mandat. »
Le maire ne veut pas arrêter l’éclairage la nuit, « par mesures de sécurité pour la population ». » Il veut continuer aussi « à garder l’unité des structures pour le monde associatif. » Pour le stade de la Chevalière, « il serait bien qu’en hiver, les matchs de rugby débutent une demi-heure plus tôt, pour éviter d’allumer les projecteurs en seconde période. Le pied, lui, pourrait jouer l’après-midi. »
Pour les écoles, « après discussions avec les parents d’élèves, il serait possible, de baisser d’un degré la température dans les classes. » Mais ce qui énerve Olivier Fabre, c’est la gestion étatique. » Sincèrement. Où est l’argent ? Où va-t-il ? Nous détenons le record du monde de prélèvements obligatoires et chaque année, les communes doivent un peu plus se serrer la ceinture. Il faut arrêter le centralisme et allez vers plus de décentralisation, pour mieux gérer notre quotidien. »
88% d’augmentation à Albi
Du côté albigeois, lors du dernier conseil municipal, Roland Gilles, l’adjoint au budget, s’est voulu rassurant malgré une inflation énergétique de 88% faisant monter la facture à près de 3 millions au lieu de 1,5 million malgré de nombreux travaux de rénovations, notamment dans les écoles. « Nos finances sont saines. Donc, nous ne renonçons en rien à nos projets d’investissement. » Même si certains peuvent être compensés.
Castres : un audit sur l’archipel
A Castres, la mère Pascal Bugis a commandé un audit sur le complexe Archipel, qui comprenait une piscine et une patinoire, pour trouver les axes économiques. La ville, après plusieurs années, a lancé un plan de rénovation énergétique des bâtiments publics.
Des minuteries sur les 9 gymnases, du biogaz à la station d’épuration aussi qu’une meilleure gestion de l’éclairage de l’espace public, permettent de mieux gérer la consommation. Malgré ces investissements, la hausse est si forte, que plusieurs projets de l’agglomération sont repoussés à plus tard, comme un bassin nordique et certaines médiathèques. Pour la ville, les rénovations de la piste d’athlétisme du Travet et certains travaux de voirie attendront.
A Carmaux, la facture vaut un million
Du côté de Carmaux, on fait les comptes. Ils ne sont pas bons. « C’est simple. Ces hausses vont porter la facture énergétique à un million d’euros. C’est 10% du budget de la ville », s’inquiète Jean-Louis Bousquet, maire de l’ancienne cité minière.
« Juste un exemple. Nous sommes en train de négocier un nouveau contrat de gaz à partir de janvier. Les prix aujourd’hui ont été multipliés par huit. C’est inimaginable. » Face à cette crise, une réflexion poussée est lancée pour faire des économies. « On sait qu’il va falloir faire des choix. Pour les bâtiments publics, les seules structures qui ne seront pas impactées, ce sont nos écoles maternelles et élémentaires. »
Le maire a reconnu qu’il « pourrait couper une partie de l’éclairage nocturne, sur certains axes de la ville. Les associations devraient être regroupées sur un même lieu, nécessitant de chauffer plusieurs bâtiments municipaux. » Et il y a la piscine, compétence de la communauté de communes, que comme tout centre nautique, est un gouffre énergétique. « On verra où l’on en est cet hiver. S’il faut la fermer quelques semaines pour équilibrer les finances, on le fera. »
L’édile a pensé aussi « aux entraînements en nocturne des clubs sportifs ». In les supprimant, on baisserait la facture. » Les temps sont durs et les premiers effets se font déjà sentir. Selon nous, le délégué du cinéma en situation plus qui complique face à cette augmentation exorbitante, recevra via une nouvelle convention, un prix chargé d’une partie de la facture de la communauté de communes.
«Ce qui est catastrophique, c’est que nos projets de transformation de la ville, avec plus que la végétalisation, un lieu renforcé pour les piétions et les vélos qui permettront des économies d’énergie, vont être repoussés. On n’a malheureusement pas le choix. » C’est le serpent qui se mord la queue.
Après la gestion d’un état lumineux, les communs doivent faire face à un hiver sous haute tension.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.