Cet ancien chauffeur de taxi, domicilié sur la commune du Séquestre, avait reçu par erreur un chèque de 3700 euros dans sa boîte aux lettres, destiné à un homonyme… et l’avait encaissé sans se poser de questions. Mal lui en a pris : il a été jugé et condamné 7 ans plus tard par le tribunal correctionnel d’Albi pour escroquerie.
L’affaire remonte au début de l’année 2016. Le propriétaire d’une maison dans l’agglomération albigeoise a fait appel à un artisan pour effectuer des travaux à son domicile et a réglé la facture, d’un montant de 3700 euros, en lui voyant un chèque par la Poste.
Mais le courrier n’arrivera jamais à destination. Car le facteur s’est trompé de boîte aux lettres : il a déposé le pli chez un des voisins de l’artisan, qui habite quelques maisons plus loin dans la même rue, sur la commune du Séquestre, et qui porte un nom de famille quasi identique.
Le chèque ne mentionne pas le prénom du destinataire, le voisin ne se pose pas de questions et l’encaisse, avant de dépenser l’argent. Le temps passe et personne ne vient lui réclamer le chèque en question.
Ce n’est que six ans plus tard qu’il apprend qu’une enquête est ouverte à son encontro pour des faits d’escroquerie. Car le client de l’artisan a été obligé de resvoyer un deuxième chèque pour le paiement des travaux et a porté plainte. Mais la procédure judiciaire est éternelle.
À l’issue de cette enquête, le voisin indélicat a été convoqué ce mardi au tribunal judiciaire d’Albi pour être jugé. Arrivé en d’ébut d’après-midi au palais de justice, il est ressorti faire un tour, le temps que son affaire passe, mais il est revenu trop tard et a raté son propre procès…
4 mois de prison avec sursis
Heureusement pour lui, son avocat, Me Gimenez, était bien présente. Selon elle, ce sont des clients qui ont reconnu une erreur mais n’avaient pas l’intention de commettre un croquis. Elle a également souligné les défaillances de sa banque, qui n’avait pas mené les vérifications nécessaires avant d’accepter le chèque. Les étant faits anciens, elle a plaidé une dispense de peine.
Le client de l’artisan, qui avait dû payer deux fois pour ses travaux, s’est constitué partie civile et était bien présent à l’audience. « Au départ, je croyais que c’est l’artisan qui essayait de m’escroquer en me disant qu’il n’avait pas reçu mon chèque alors que j’ai vu qu’il avait été encaissé », at-il I expliqué à la barre
Lors de ses réquisitions, le représentant du ministère public, Matthieu Colomar, a rappelé que cette affaire avait provoqué une erreur postale. Mais qu’il n’est pas reproché au prévenu d’avoir reçu ce chèque. C’est le fait de l’avoir encaissé sans chercher à savoir qui l’a envoyé qui lui vaut d’être jugé pour escroquerie.
Le tribunal a reconnu le coupable et condamné un peigne de 4 mois de prison avec sursis ainsi qu’au remboursement de la victime.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.