l’essentiel
Parc des sports d’Annecy, match le 6 avril 2023 à 20h45 Le Toulouse FC affronte une Ligue 2 pour une place en finale, au Stade de France, à la fin du mois. Il y est né, ya joué et coaché ​​avant de débarquer sur l’île du Ramier deux années durant. C’est Pascal Dupraz, le tout nouveau technicien dijonnais. Interview-fleuve.

Un dribble en plus. Alors qu’on ne l’attendait plus sur un banc avant cet été, l’ancien guide du TFC – ici, on the surname toujours « Dieupraz » par analogie à son sauvetage miraculeux du club au printemps 2016 – a rallié lundi après-midi la Côte-d’Or et Dijon (L2) où il s’est engagé dans une nouvelle opération de maintien. «Je suis autant un bâtisseur mais on a pris l’habitude de me cantonner à un rôle de pompier de service; ça doit être la réussite qui m’a souvent escorté » sourit Pascal Dupraz, du haut de ses 60 ans et après – temps additionnel compris – une mi-temps d’échanges. Savoureux au restant. Juste devant une assiette de pâtes. Dupraz a servi le spectacle !

Pascal, si tu affirmes que tu es le plus Toulousain des Savoyards…
Oui, on peut le dire… Je suis un fervent défenseur de ma Haute-Savoie et, en même temps, j’adore la Ville rose. voila.

Un peu moins de deux ans à Toulouse entre mars 2016 et janvier 2018, ça laisse des souvenirs, non ?
Forcement, hein de bons ! Le seul petit bémol, ce sont mes soucis de santé que j’ai subis bien malgré moi (Est-ce qu’ont commencé par une syncope la veille de coacher sont premier match avec le Tef à l’OM, ​​quatre jours après sa signature). Bon, heureusement, ils sont derrière… Mon départ du club en début de cette année 2018 – j’aime à le souligner aujourd’hui – est uniquement dû à ma double opération du cœur qui suivra à la clinique Pasteur.

C’est une véritable romance que vous avez vécue avec le Téfécé !
Absolument. Pour faire court, je suis arrivé au chevet d’une équipe qui était moribonde (NDLR : 10 points de retard sur le premier non relégable à 10 journées de la fin) et s’est magistralement reprise. Je n’oublie pas notre cote d’amour avec le public. Souvent – ​​​​ce n’est pas un reproche, plutôt un constat –, les repreneurs d’une institution ont tendance à oublier le passé. Alors que quand on investit, cela prouve bien qu’il y a histoire et potentiel ; il s’agit ensuite d’une, simple, question de développement. Brièvement, à mon époque, les supporters aussi délivrés en masse au stade ; il y avait eu du monde avant moi, il y en un encore maintenant. Toulouse n’est pas une ville de rugby. Du moment qu’il y a du jeu, du suspense, des résultats, ça prend… L’année du miracle, l’avant-dernière journée, on reçoit Troyes condamné devant 30 000 personnes (29 943 exactement, ndlr). Le début de saison suivante, sur bat respectivement Paris et Monaco deux vendredis d’affiliée devant des travées joyeusement garnies (plus de 46 000 spectateurs au total).

« Wissam, Choco, Didot, Regattin, Jullien, Diop : oui, on continue d’échanger »

Quels contacts téfécistes avez-vous gardés ?
Baptiste Hamid, qui est un coach sportif de haut niveau, me convient partout des fois que j’entraîne (il fait partie du nouveau staff de Dupraz au DFCO). À Saint-Étienne j’ai retrouvé Jean-François Soucasse (directeur général sous Sadran), j’ai quelques fois au téléphone Mika Debève (qui était son bras droit), régulièrement Stéphane Lièvre (ancien superviseur, actuel adjoint de Montanier) ou Pantxi Sirieix. Tiens, rayon joueurs, encore en activité ou pas, de temps à autre en échange avec Wissam (Ben Yedder), « Choco » (Trejo), Étienne Didot, Adrien Regattin, Christopher Jullien, Issa Diop. Par SMS ou via WhatsApp, vous êtes les bienvenus.

Revenons à nos moutons : vous travaillez à l’office de tourisme. Comment nous vanteriez-vous votre région ?
C’est le plus beau pays du monde, pensez-vous que c’est la mer à la montagne ! Le lac Léman, le lac d’Annecy. En cumul, les deux départements de Savoie sont les plus touristiques de France puisqu’il y a des visiteurs hiver en raison de l’or blanc comme été avec les randos. Économiquement, l’Alpin est patron donc nous sommes un peuple performant également. Culinairement, ce n’est pas vilain non plus, vous l’imaginez sans problème : on affectionne la bonne chère. De très bons fromages, je ne parle même pas de la charcuterie… Tout s’explique : chez nous, il fait rude en basse saison, le relief est escarpé ; il faut être costauds. Le paysan doit manger pour travailler. Il n’est pas rare, dans nos montagnes, qu’on tue encore le cochon… et tout y est bon (des rires). Je suis naturellement partie prenante, mais c’est vrai que la Savoie, une et indivisible, est une contrée où il fait bon vivre.

Vous êtes près d’Annemasse, à 45km d’Annecy…
(il coupé) Ah, la belle rivalité. C’était chaud car une fois que Gaillard commençait à grandir, on est devenus l’équipe à battre. Commentez la police ? ce sont des extraterrestres. À l’époque, Annecy était un club beaucoup plus huppé que ne l’était mon FC Gaillard, 12et ou 13et Entité de Haute-Savoie en somme (et ancêtre de l’Évian-Thonon/Gaillard, fruit de plusieurs fusions qui verra le jour en 2009). J’y suis arrivé en 1991, raccrochant les crampons pros, je serai joueur/entraîneur amateur jusqu’à l’âge de 40 ans. Mais tous ces voisins – Annemasse déjà, Annecy ainsi, Thonon ou Cluses-Scionzier –, nous allons les doubler, tanner, défendre quoi pour les détrôner. et…

« Au Parc des sports, je me souviens avoir pris un furieux 0-4 par le Tef ! »

oui…
Faut se mettre à leur place, aussi, aux Annéciens : l’ETG, seul club à avoir fréquenté l’élite, la L1 s’entend, leur a chipé leur stade – sans parler de la finale de la Coupe de France. Même si la cohabitation est intelligente, ce n’était pas évident.

Le Parc des sports n’a pas toujours souri aux Toulousains, sortis par exemple par la N2 Rumilly-Vallières en quart de finale 2020-2021 !
Ouais… d’un autre côté, je me souviens en avoir pris quatre avec un triplé de passes « dé » signé Didot (20 octobre 2012, J9 ; 0-4). Puis si ma mémoire ne me fait pas défaut, pour tordre le cou à votre superstition, le Parc des sports est aussi le terrain où Wissam Ben Yedder a marqué son tout premier but en L1 sur un centre d’Adrien Regattin (21 avril 2012, J33 ; 2-1).

« J’adore payer ma place quand je viens au stade »

Vous auriez été au stade, au fait, si vous n’aviez pas signé à Dijon ?
Non-non, je suis quelqu’un de discret. D’ailleurs, les fois où il m’arrive d’aller voir des matchs, c’est incognito ; j’adore payer ma place. Je vais regarder la télé. calmer

Sinon Laurent Guyot, c’est un ami on croit savoir…
Il a été mon tuteur pour le BEPF (brevet d’entraîneur professionnel) que je passe en 2014. Lui, pour ne pas trahir de secrets, m’a souvent rendu visite chez moi car… c’est un bon mangeur. Il était déjà fourni par Annecy, ce n’est pas un secret. On se téléphone de temps à autre. Après, ne vous inquiétez pas: je ne l’ai pas renseigné sur le TFC, mon passage est trop lointain…

À quelle rencontre s’attendre ?
Un match fermé, dans le sens pas prolixe en buts ; j’en ai contesté trois

Il n’y a pas de prolongación, est-ce un avantage pour le supposé petit ?
je pensais avoir entendu Bien que je n’y sois pas favorable : faut que les penseurs du ballon rond cessent de se gratter l’oreille droite avec la main gauche afin de nous pondre de nouvelles règles. Arrêtez de complexifier notre sport qui, par essence, est populaire car compris de tous.

« Thomas Callens excelle dans l’exercice des pénos car il a beaucoup de jambes »

Et si on va jusqu’aux penaltys, Annecy et son gardien Thomas Callens savent faire puisqu’ils en sont sortis victorieux à trois reprises !
Je te connais bien Thomas, justement. Je l’ai eu à Caen (L2) une saison [2019-2020]. Gentil garçon, excellent but : s’il y a 10 cm supplémentaires (1m82), c’est le meilleur de Ligue1. C’est un portier très tonique, qui a beaucoup de jambes. Fatamente, les derniers remparts de cette trempe-là sont bondissants, par conséquent excellents dans l’exercice. Voilà : ils poussent sur leurs appuis. Thomas n’était pas titulaire au poste, c’était Rémy Riou. Allez, pour la petite anecdote, Thomas m’avait convaincu de le faire jouer et j’avais décidé de lui donner sa chance. Las, la veille, le Covid stoppa tout…

Une prévision?
L’épreuve est tellement aléatoire… En plus, je suis savoyard de naissance mais toulousain de cœur – vous le savez très bien. Que le meilleur gagne… Parce que, de toute façon, quoi qu’il arrive, moi je vais aller en finale ! J’aurai un finaliste, qu’il soit de ma belle région ou du chaleureux Sud-Ouest…

Vraiment, vous ne vous jetez pas à l’eau…
Je vais être un Helvète. C’est ça, l’espace d’un match, j’emprunte la neutralité suisse tout proche (il se marre).

Vous avez suivi le parcours des deux ?
oui. Ce sont deux entraîneurs qui essaient d’avoir la maîtrise, même si le TFC est logiquement mieux armé offensivement. Annecy, on l’a évoqué, s’est extirpé de trois séances de tirs au but, ce n’est pas rien; Toulouse, lui, j’ai la chance de recevoir trois reprises. Ça compte. Lors de l’épopée de l’ETG en 2013, notre grand fait d’armes avait été d’éliminer le Paris-SG. Il n’y avait rien à redire… mais c’était à la maison.

« Après avoir éliminé le PSG, on avait étrillé Lorient sur la route de Saint-Denis »

Vos yeux sont brillants…
Clairement. Le PSG c’était en quart ; En demi, on accueille le Lorient de Gourcuff qu’on fesse 4-0 : un moment de liesse incroyable. Mieux, dans dix jours, bat Nice idem 4-0 puis s’impose devant Valenciennes 2-0. Trois à la suite avec 10 buts marqués et pas un séoul ​​encaissé, pour un club comme le nôtre en s’offrant cerise sur le gâteau le luxe de monter dans la capitale, on s’en rappelle encore.

Évian-Thonon/Gaillard 2012-2013, une sacrée épopée…
Alors qu’on aurait dû s’arrêter dès le premier tour chez l’AC Amiens (D4) : on n’a pas tiré une fois au but et on égalise à la fin du temps réglementaire avant de se qualifier aux pénos (1- 1 ap, onglet 5-3).

Et la coupe arrive si ça presse en finale (mené 0-1 puis 1-2, l’ETG égalisera de nouveau devant baisser pavillon à la 89et) !
Sans ce mais assassin, on aurait battu les Bordelais en prolongación. J’en suis persuadé : on était plus frais. À 2-2, Francis Gillot et ses adjoints n’en ramenaient pas large.

« Les montages vidéo, ils restent mes petits rituels d’avant-match »

Vous n’allez pas y échapper, c’est votre marque de fabrique : votre causerie dans les sous-sols de Saint-Denis ?
Pas si spécial que ça. Ils sont spontanément toujours, en vrai. J’ai simplement dit aux joueurs que je les remerciais du parcours qu’ils avaient effectué. Du coup, j’aurais peut-être dû leur signifiant qu’ils n’avaient rien fait jusqu’alors…

Il n’y avait pas de truc spécial, alors, comme pour le TFC dans le vestiaire d’Angers avec le fameux montage des messages de proches des joueurs ?
Oui oui. De la vidéo, toujours. On avait notre film de l’épreuve, le parcours de l’ETG, qu’on allongeait à chaque tour passé. C’était notre fil rouge. Au même titre pour le Téfécé que le fantastique relais féminin du 4x400m au Championnat d’Europe 2014 ponctuée de l’or arraché par Floria Gueï qu’on diffusait, un rituel, en avant-match.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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