l’essentiel
Le Pr Agnès Dupret-Bories a réalisé une première mondiale au mois d’octobre dernier. Avec l’équipe ORL de l’Oncopole et l’appui d’une entreprise belge, elle peut proposer une reconstruction totale de l’enfant à un patient trois fois abîmé par les traitements contre son cancer. La prothèse, réalisée en biomatériau avait été au préalable mise en culture sur son bras.

Médecin et chercheur. Pour le Pr Agnès Dupret-Bories, l’un ne va pas sans l’autre. Lorsque la Strasbourgeoise s’engage avec l’équipe ORL de l’Oncopole de Toulouse en 2014, c’est aussi pour pouvoir faire de la recherche en plus des interventions chirurgicales et de reconstruction pour les patients atteints de cancer.

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Dans l’équipe de six chirurgiens ORL de l’Oncopole, Agnès Dupret-Bories est spécialisée en reconstruction microchirurgicale. « J’aime la précision que demande la reconstrucción avec le travail au microscopio sur les vaisseaux », explica-t-elle. Tous les jeudis, elle intervient au bloc opératoire avec cette casquette de spécialiste. « Mes collègues enlèvent les tumeurs. Pendant ce temps, je prélève un os, par exemple un morceau du péroné pour reconstruire une partie de la mâchoire, et je rebranche ensuite les vaisseaux sous microscope », précise le Pr Agnès Dupret-Bories qui s’ Appuie sur l’impression 3D pour planifier ses interventions et obtenir les bons angles de coupe.

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De la dissection de cadavres à la recherche sur les biomatériaux

Pour reconstruire un nez, une langue, un pharynx, un maxillaire, la chirurgienne utilise de nombreuses autres parties du corps, comme la peau de la cuisse, du bras, du dos, des morceaux d’os de la jambe, etc., grâce à une expérience acquise sur des dissections de cadavres. Et, « come il existe toujours un risque que la reconstrucción ne marche pas », ou que les prothèses ne soient pas supportées, Agnès Dupret-Bories travaille également sur les nouveaux matériaux au sein de l’unité de recherche CIRIMAT (CNRS/Université Toulouse III-Paul-Sabatier/INP). Un sujet qui la passionne depuis sa thèse en sciences médicales et qui lui a permis de réaliser une première mondiale.

Au mois d’octobre dernier, grâce à une collaboration avec la société belge Cerhum, spécialisée dans la reconstruction osseuse, le Pr Agnès Dupret-Bories et le Dr Benjamin Vairel à leur retour, une reconstruction nasale complète avec un patient qui n’a pas eu plus d’une fois depuis dix ans -conséquence de soins en radiothérapie et enrichie pour traiter son cancer des fosses nasales. Chez cette Tarnaise âgée de 50 ans, les reconstructions par lambeaux de peau avaient échoué, tout comme l’implantation d’une prothèse en silicone.

L’équipe toulousaine alors misé sur un biomatériau complètement poreux. Recouverte d’un lambeau de peau élevé au niveau des intempéries, la prothèse posée à ce pendant deux mois sur un avant-bras de la patiente pour être colonisée par les tissus environnants. Le duo Agnès Dupret-Bories et Benjamin Vairel ont alors posé la prothèse sur le visage de la patiente en dépendant des vaisseaux sanguins du nez à ceux de la tempe par microchirurgie. La greffe a fonctionné et la patiente, un mois après l’intervention, témoignait de son bonheur. « Mon corps était très fatigué, je sais que c’est la prochaine tentative et je suis impressionnée que ce soit un miracle. Je peux respirer un nouveau souffle, parler, gérer normalement et réprimander une vie sociale », dit Carine.

« L’avenir pour limiter l’impact des traitements »

« La patiente était tellement demandeuse que nous étions prêts à essayer quelque chose de nouveau. Trois mois après, ella va toujours bien. Des opérations de retouche sont censées pour améliorer le résultat esthétique », précise le chirurgien, désireuse de poursuivre des travaux de recherche avec le laboratoire CIRIMAT. « Selon moi, les biomatériaux représentent l’avenir pour proposer des prothèses qui limitent l’impact des traitements et des chirurgies contre le cancer. On pourrait ainsi éviter d’avoir à amputer des morceaux du corps pour faire de la reconstruction et on limiterait la « Durée des interventions et le risque d’échec. Nous travaillons également sur des biomatériaux chargés en molécules de régénération qui pourraient agir comme un pansement et éviter les récidives de tumeur », a conclu le Pr Agnès Dupret-Bories.


Agnès Dupret-Bories en quelques dates

1980 : Naissance à Strasbourg où elle effectue ses études de médecine.
2014 : Membre de l’équipe chirurgicale mixte ORL de l’Oncopole de Toulouse (CHU de Toulouse/Institut de lutte contre le cancer Claudius Regaud).
2022 : Réalisé avec le Dr Benjamin Vairel la première reconstruction nasale complète pour les biomatériaux. La prothèse, imprimée en 3D, est « cultivée » sur les bras du patient. Première mondiale.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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