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Après le décès de Fabien Bord-Levère, le patron du restaurant « Au petit bonheur », une faute de marchands, de proches et de clients de l’établissement rend hommage à ce cuisinier à la personnalité généreuse et haute en couleur. Ses funérailles auront lieu ce vendredi au crématorium de Saint-Orens.

Des compositions de lys et d’hortensias et quelques roses fleurissent la devanture du restaurant « Au petit bonheur », rue des Filatiers dans le centre historique de Toulouse. Le regard de Mathieu s’embue à mesure qu’il lit les mots d’adieu adressés au patron de l’établissement. Fabien Bord-Levère est tragiquement décédé dans la nuit de jeudi à vendredi au guidon de son scooter Vespa, percuté par une voiture près de la halle de spectacles La Halle aux grains. « C’était un mec en or, authentique, naturellement chaleureux. Dans ce resto, il y avait une mixité sociale incroyable. On pouvait et croiser des élus, des médecins, des avocats, des pros de foot mais aussi tout un tas de jeunes qui voulaient bien manger pour un prix raisonnable », raconte le chirurgien-dentiste qui connaissait depuis une vingtaine d’années le restaurateur père de deux adolescents. « Je l’ai vu le mois dernier, on sortait d’un resto gastronomique avec quelques copains. On fêtait l’enterrement de vie de garçon d’un pote. Il était presque une heure du matin lorsqu’on est passé devant son resto. Il était en train de fermer, quand il nous a vus, il nous a fait signe de le rejoindre. Il a sorti quelques bouteilles de vin blanc et sur un refait le monde comme chaque fois, alternant entre les franches rigolades et les échanges plus profonds. Je n’arrive pas à croire qu’il n’est plus là », glisse entre deux sanglots Mathieu.

Fabien Bord-Levère a déclaré que « Fafa » avait réussi le tour de force de réunir autour d’un bon repas des clients d’horizons très divers. Des étudiants peuvent y cotoyer des avocats en vue des joueurs de foot ou encore des élus locaux.
DDM – NATHALIE SAINT-AFFRE

L’émotion n’est pas redescendue dans le quartier des Carmes après la sortie de « Fafa ». Les marchands, proches et clients réguliers se rendent et rendent hommage à cette figure historique des restaurateurs aux restaurateurs. C’est de l’humour qui était ravageur. Pour s’en convaincre, il suffisait de découvrir ses détournements de titres de films célèbres qui décoraient sa vitrine. « Cinquante nuances de Grey » dévenait « Cinquante nuances de navet ». «Le père Noël est une ordure», «Le père Noël est une grabure» ou encore «Le bonheur est dans le pré», «Le burger est dans le pré». Par sa connaissance encyclopédique du rugby, il pouvait citer tous les noms des joueurs du Stade Toulousain des années 80 comme ceux d’aujourd’hui et épatait tout le monde. Ses obsèques auront lieu ce vendredi à 15h15 au crématorium de Saint-Orens. Une urne pour aider la famille sera déposée à l’entrée du bâtiment. Une cagnotte a été aussi créée sur le web dont voici le lien :https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/en-mémoire-de-fabien-pour-christelle-marius-et-billie

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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