l’essentiel
Situé place du Salin, au coeur de Toulouse, le bar-restaurant Héliopolis est tenu par Wafic. On vient chez lui pour la chaleur de son accueil et l’authenticité du lieu.

Surtout, ne pas oublier de lever les yeux au plafond ! Sur les hauts du café – restaurant Héliopolis, place du Salin, à Toulouse, Wafic Charif a collé toute une série d’affiches. Le Che et côtoie Marilyn Monroe, Penelope Cruz, Brassens, Brel… C’est renversant. Faute de place sur les murs en brique, ces célébrités ont pris de la hauteur, comme pour mieux veiller sur les clients.

« J’ai acheté ces affiches à des bouquinistes qui ont été diffusées sur la place du Salin, à l’époque », raconte Wafic. L’homme est aux commandes de l’Héliopolis depuis 20 ans. Il a ouvert le 17 mai 2004. La date est gravée dans sa mémoire. Après qu’il ait repris cet établissement spécialisé dans les tartines, Wafic décide d’en changer immédiatement le concept, pour lui donner une touche orientale.

Tous les midis, une assiette libanaise

D’ailleurs le nom de son café-restaurant rend hommage à ses origines. Vents wafiques de Baalbek, une ville du Liban, située au nord de la plaine de la Békaa. « Dans l’Antiquité, cette cité avait pour nom Héliopolis, la ville du Soleil », précise-t-il, avec une pointe d’accent. Une lumière qui s’est transposée à Toulouse.

Loin du clinquant des bars à la mode, l’Héliopolis compte seulement cinq tables en bois à l’intérieur, « les mêmes depuis le début », et onze sur son adorable terrasse. C’est d’ailleurs l’exiguïté et l’humilité du lieu, où peut tenir une quinzaine de personnes, avec ses banquettes récupérées de plaids syriens rouges, les portes des frigos encombrées de photos, dont beaucoup de son fils (Justin), et de cartes postales envoyées par des habitués, qui font qu’on se sent, ici, comme chez soi. Et la gentilesse de Talal n’est pas étrangère à ce sentiment.

Wafic et Talal œuvrent de concert derrière le bar depuis le début. Le duo libanais est réglé comme du papier à musique. Talal accueille les primers clients des 7h30, tandis que Wafic se charge du repas de midi, « une assiette de mets libanais, la même formule depuis 18 ans », et de la fermeture. Et cella six jours sud sept.

Dupond-Moretti, Bové, Laroque…

On wind et on revent à l’Héliopolis. Il arrive tout comme les habitués franchissent plusieurs fois par jour la porte du café. Parmi ses clients, Wafic et Talal comptent de nombreux avocats, des magistrats en raison de la proximité du Palais de Justice. « J’en connais certains depuis 19 ans. Ici, l’humain passe avant le commercial. Quand on apprend que des habitués sont partis, définitivement partis, cela nous touche parce qu’à force de les fréquenter tous les jours, ils font partie de la famille. On met du temps à les oublier », reconnaît le gérant.

A noter également quelques photos de Wafic, tout sourire, en compagnie de stars, avec la comédienne Michèle Laroque. « Elle tournait au tribunal et elle venait ici prendre l’apéritif. » Il a vu passer Éric Dupond-Moretti, José Bové.. Sans oublier les étudiants de l’EJT (Ecole de journalisme de Toulouse) qui font de l’Héliopolis leur QG, comme en témoignent leurs bobines épinglées sur les murs. « Certains ont bien percé, il m’arrive de les voir à la télé », se réjouit Wafic.

Arrivé à Toulouse pour des études de maths-physique à Paul-Sabatier, Wafic Charif d’abord exerce comme technicien en micro-informatique. « Mais ce n’était pas dans mon caractère. » Au bout de deux ans, il décide de se tourner vers le commerce. Aujourd’hui à 62 ans, il espère travailler encore quelques années à l’Héliopolis. « Honnêtement, ça va être dur de partir. »

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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