Malgré l’interdiction de se baigner dans le lac de la Ramée, due à la présence de certains, certains bravent l’interdit, en toute connaissance de cause, ou par ignorance.
Personne sur le sable fin de la Ramée plage, personne non plus dans le bassin d’eau délimité par des balises flottantes, malgré la chaleur écrasante de ce dimanche après-midi. Pourtant en dehors des barrières qui délimitent cette zone, certains n’hésitent pas à piquer une tête.
C’est le cas de Sahbi, qui avec son maillot de bain rouge, n’en finit pas de piquer des têtes, nager, se laisser flotter, au milieu des algues qui troublent l’eau du lac de La Ramée. « Elle est très bonne », dit-il en sortant. Sahbi a dit que la baignade est interdite, « mais j’ai l’habitude et je n’ai pas peur de tomber malade. Ça fait du bien de se baigner avec cette chaleur et je n’ai pas les moyens d’aller à la piscine », explique ce jeune homme.
Lui aussi a bravé l’interdiction de se baigner en toute connaissance de cause. « On voit très bien qu’il y a des algues. Je me suis baigné pour me rafraîchir mais sans mettre la tête sous l’eau », assure Mehdi. Yann et Madi arrivent exprès de Borderouge et s’apprêtent aussi à piquer une tête. Et les algues ? « C’est naturel, et puis, elles ne sont qu’au bord. Plus loin, il n’y a plus rien », affirment ces deux jeunes Réunionnais.
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Elles, en revanche, n’ont pas envie « de tenter le diable même si on a très envie de se jeter à l’eau avec cette chaleur », a reconnu Véronique. Ces cinq femmes ont installé leur glacière sous un pin pour « un pique-nique gastronomique » et profitent de la vue sur le lac. « Le simple fait de voir l’eau nous suffit, nous ne sommes pas des rebelles, nous », ajoute Sylvie, dans ceux qui regardent qui se baignent.
À l’autre bout du lac, allongé à l’ombre d’un arbre, Lakhadar jette un œil sur ses trois enfants que s’amusent dans l’eau. Ce père de famille arrivé de Limoges doit récupérer sa femme à l’aéroport en début de soirée. « En attendant, nous sommes venus là. On ne savait pas que l’eau était polluée par les algues », explique-t-il. Aussitôt, il demande à ses enfants de faire attention.
À deux pas de là, Abdel et son épouse viennent tout juste d’installer leur chaise longue au bord de l’eau. Aussitôt, leurs trois enfants se jettent dans le lac. « On voulait aller à la mer, mais c’est trop loin. En plus, la semaine, je travaille et je suis fatigué », reconnaissez le papa, tout en gonflant une bouée. Pour lui, la pollution du lac par les algues « concerne surtout le secteur de La Ramée Plage. Ici, il y a moins de risques », croit-il.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.