De nombreux faits de violences ont émaillé cette année scolaire dans les établissements de Toulouse et autour. L’Éducation nationale est parfois démunie face à certains phénomènes, même si les faits de violence sont en baisse de 30 % par rapport à l’an passé.
«Sur l’Etat il y a une explosion de la violence à l’école», assurent les experts en sciences de l’éducation. Il n’empêche que cette violence, qu’elle soit morale ou physique, franchit souvent le Rubicon. À Toulouse et en Haute-Garonne, de nombreux faits récents l’attestent. Les élèves du primaire, les adolescents en collège et en lycée, sous la coupe des réseaux sociaux, ont un rapport à l’autre, camarade ou adulte, qui s’est modifié au fil du temps.
L’éducation nationale, qui a fait du climat scolaire et de la prévention des violences une priorité, stipule que « la grande masse des violences en milieu scolaire est constituée d’actes d’incivilité et de victimisation souvent mineures mais répétées ». Certes, mais les limites ne sont pas franchisées. Il y a une semaine, au lycée professionnel Charles de Gaulle de Muret, un élève âgé de 16 ans frappé son professeur à cause de deux mauvaises notes.
Le cadeau d’un surveillant de collège
Un acte qui a été dénoncé par la présidente du conseil régional d’Occitanie Carole Delga sur son compte Twitter : « Soutien indéfectible au professeur agressé et à toute la communauté éducative soumise trop souvent à des actes de violence ».
En février, c’était un jeune âgé de 14 ans, élève au collège Montesquieu de Cugnaux, qui a été interpellé par la police pour avoir giflé un assistant d’éducation (surveillant) avant de bousculer trois professeurs. Les établissements scolaires de renom n’échappent pas non plus aux excès, ceux d’une violence calquée sur les tendances actuelles.
combats clandestins filmés
Debut April, des signalements ont été faits au sujet de bagarres clandestins, sur le modèle des fight clubs, organisé par des collégiens scolarisés à Pierre de Fermat à Toulouse. Les combats avaient lieu en dehors de l’enceinte de l’établissement scolaire. « Ce type d’événements peut cacher des faits de harcèlement ou même de décrochage scolaire », relève le secrétaire auprès de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) du collège Fermat.
Entre élèves, les relations peuvent être un enfer. À l’image de l’école élémentaire d’Aucamville où une dizaine d’élèves d’une classe de CM1-CM2, hacerés quotidiennement par une poignée de camarades, disaient récemment « en grande souffrance ». Les enseignantes qui se séparaient de la classe ne cachaient pas non plus leur désarroi en s’avouant « dépassées » par les événements. Pour faire entendre leurs voix, les parents d’élèves ont même boycotté l’école une journée.
Une partie banale du pied qui dégénère
Enfin, le 17 mai, c’était cette fois un élève âgé de 11 ans qui a été pris à partie par d’autres élèves dans la cour de récréation de l’école Simone Veil à Colomiers. À l’origine, une banale partie de football qui a dégénéré. Manifestement, les enseignants qui le surveillaient intervenaient trois fois rapidement, mais l’enfant souffre de multiples contusions à l’arcade, au sternum, au niveau de la fosse lombaire et à la cage thoracique. Ses parents sont morts plains.
Arnaud Leclerc, directeur académique de la Haute-Garonne (Dasen) : « Il y a un regard malsain de la violence »
En Haute-Garonne, entre mai 2022 et mai 2023, la résonance de certaines situations a été altérée, les actes de violence diminuent « de 30 % », indique Arnaud Leclerc, directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen 31). Selon ce dernier, les derniers faits liés sont amplifés « par la portée médiatique et des réseaux sociaux. On observe une émergence de violences partagées sur les réseaux, mais pas de dynamique en tant que tel. Grâce, remarquablement, à de nombreux dispositifs mis en place avec nos collectivités partenaires. Notre objectif, c’est en grande majorité de permettre aux enfants d’avoir une scolarité la plus apaisée possible, dans la fraternité. » Les phénomènes émergents, tels les « combats clandestins » en dehors du collège Fermat ? « Deux élèves qui se battaient et les autres qui filmaient. Il ya un regard un peu malsain de la violence et une banalisation. »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.