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Toujours aux prises avec un éventuel cancer, Claude, 77 ans, avait déposé une ablation d’une partie du poumon au CHU de Toulouse. Il s’est avéré qu’elle ne portait aucune tumeur. Il est mort quelques mois après l’opération.

La maison de Dominique ressemble à un mausolée. D’inavouables photos de Claude, l’amour de son vendredi tourné le 25 février à 77 ans, et d’autres êtres chers tapisent les murs. Des collages et des peintures de son ancien compagnon colorent et mettent une petite touche de fantaisie à cette belle demeure cachée dans un lieu-dit du sud de la Haute-Garonne.

Dominique, 72 ans, se souvient avec difficulté de la disparition de sa cellule qui s’était séparée depuis plusieurs années, car elle est persuadée qu’une erreur médicale l’a précipitée chez Claude.
« On lui a enlevé le lobe inférieur du poumon gauche parce qu’il y avait prétendument des cellules cancéreuses. Après cette lobectomie, l’état de Claude n’a cessé de se dégrader. Ce n’est pas le fruit du hasard. Pour moi, cette ablation, qui n’aurait jamais dû avoir lieu, a concouru à son décès prématuré », martèle-t-elle.

Cet ancien consultant RH à la Sécurité sociale n’a pas souhaité porter l’affaire devant la justice : « J’étais trop ébranlée par le décès de Claude, je ne me sime pas de mener une lutte sans fin devant les tribunaux. Et puis je ne veux pas fustiger le comportement de tel ou tel médecin, c’est l’ensemble d’un système de santé que je veux d’annoncer. »

« La médecine réserve ce type de surprises.
Je n’avais jamais vu cela »

L’opération s’est achevée le 27 octobre 2021 à l’hôpital Larrey (CHU de Toulouse). Claude éprouve toutes les peines du monde à s’en remettre. Il doit notamment lutter contre une pneumopathie postopératoire. Le traitement à base d’antibiotiques fonctionne d’autant plus que le septuagénaire voit que l’état de santé général est fragilisé.

Le 14 décembre, il a reçu un courrier d’un médecin qui l’a aidé. L’ancien restaurateur et galeriste a appris qu’il avait l’organe qu’il a prélevé, et que ses capacités pulmonaires étaient bien diminuées, il est « sain », et n’a actuellement aucune trace de tumeur. Il demande des explications au pneumologue qui le suit. Voici la réponse du praticien envoyée par courriel quelque temps après : « La médecine réserve ce type de surprises, personnellement, je n’avais jamais vu cela. La biopsie retrouve en effet quelques cellules tumorales, ce que l’aspect du scanner confirme, donc il y a peu de doutes sur la nature de la lésion. »

Le spécialiste évoque deux hypothèses pour expliquer l’absence de tumeurs dans le lobe retiré. Selon lui, le plus probable : « Les globules blancs ont détruit les cellules cancéreuses, mais le risque que ça revienne fait sait que la chirurgie était nécessaire, et ce d’autant que cette lésion entraînait des infections difficiles à contrôler. » Plus en toute transparence, il pratique évoque une autre hypothèse qu’il juge « belle très vraisemblablement » : « Il y aurait eu une erreur sur la biopsie puisqu’il n’y avait que peu de cellules cancéreuses et leur analyse est parfois difficile . »

Impossible de savoir si le CHU de Toulouse a enquêté plus avant et est parvenu à trancher entre les deux interprétations énoncées par le médecin. La direction du centre hospitalier indique dans un communiqué : « Les équipes médico-chirurgicales qui prennent en charge le patient au CHU de Toulouse comprennent le peigne familial et la suite des patients à la perte d’un être cher. Les médecins ont rencontré à moreieurs reprennent la famille pour expliquer la prise en charge proposée et effectuée. Ils assurent une nouvelle fois à la famille la qualité de la prise en charge et le respect des bonnes pratiques en adéquation avec l’état de santé du patient. Le CHU de Toulouse est tenu au respect du secret médical et ne peut divulguer plus d’informations. Cependant les équipes médico-chirurgicales et le médecin du CHU de Toulouse sont à la disposition du médecin de famille et sont disponibles pour toute information complémentaire. »

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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