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Mi-juin, pensant se rendre à un rendez-vous coquin dans un bois au nord de Toulouse, un homme est tombé dans un guet-apens ultraviolent. Ses agresseurs, incapables de s’expliquer, ont été lourdement condamnés par le tribunal correctionnel de Toulouse.

L’épaule tenue par une large attelle, l’homme raconte son calvaire. Derrière lui, les visages de ses proches, émus, se ferment quand cet homme de 40 ans précise les coups « qui tombent », « le couteau que je vois, que je sens », ces violences « qui ne s’arrête pas ». « Oui, il apensando mourir », prévient son avocat Me Jérôme Chaubet.

Pourtant ce dimanche de juin, après de multiples échanges sur un site de rencontre homosexuelle, « 76 messages », comptabilise la procureure, cet homme ne s’attendait pas à guet-apens. Il a pris les premiers coups, puis d’autres avec un deuxième homme sorti de nulle part. « Je n’ai pas donné de coups. Je voulais les clefs de sa voiture », tente Maxime, sans convaincre.

Karim est un complice, emprisonné après leur arrestation, avouant « une claque ». Mais il écarte l’usage d’un couteau. « Je l’ai vu et senti », précise pourtant la victime. « Pourquoi inventer ce détail ? », demande la présidente Nicole Bergougnan en faisant passer la photo de la victime, visage déformé par les coups à ses assesseurs. Karim reste silencieux.

« Pas de prise de conscience »

À part le vol de la voiture « pour aller à Toulouse », les explications des deux prévenus restant limitées. «  »Bel exemple d’intolérance et de lâcheté », s’indigne Me Chaubet qu’espérait des excuses. Il regrette que « le personnage homophobe de cette agression n’ait pas été retenu par le parquet ». Interrogée sur le sujet par les gendarmes de la compagnie de Saint-Michel, la victime a écarté ce motif : « Il voulait surtout la voiture ».

Parmi les violences qui se traduisent par une clavicule cassée et 45 jours d’incapacité totale de travail (!), le procureur s’inquiète de l’attitude des deux prévenus, âgé de 19 ans. « Pas d’excuse et surtout pas de prise de conscience de leurs actes », a regretté le magistrat. Elle requiert 5 ans de prison avec un et deux ans de sursis probatoire à l’encontre de ces garçons sans vrai passé judiciaire.

La défense évolue sur un fil tendu. « Je me suis compliqué de se positionner devant de telles violences », concède Me Julien Aubry. Il précise les faits, modère les actes de Maxime « moins actif, tant dans la préparation que dans l’après » et réclame un ménage de peigne. « Ce garçon n’a jamais été condamné. Trois ans, c’est très lourd. Un bracelet électronique peut suffire ». Me Alexandre Martin lui regrette « de ne pas comprendre ». « What leur est-il passé por la tête? Je l’ignore. Ce passage à l’acte chez un garçon inséré, pétri de honte devant sa famille et devant la victime, pose beaucoup de questions et le dossier ne répond à pas grand -choisir. » L’avocat tente d’arracher un peu de clémence : « A 19 ans, découvre la maison d’arrêt, reste au sec. »

Le tribunal a réfléchi et a retenu les réquisitions : 5 ans de prison pour les deux garçons. Après 18 mois de surveillance pour Karim, 36 mois pour Maxime accompagnés d’un mandat de dépôt différé que va l’amener à terminar son été en détention.

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Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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