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Piétonnisation, pistes cyclables, sens uniques, stationnement résident, zone à faibles émissions… Le tout voiture a vécu au nom du partage de l’espace public et de la dépollution.

Des voitures en centre-ville ? Les parkings aériens qui encombrent encore la place Victor-Hugo et celle des Carmes sont sans doute les derniers vestiges de la civilisation de la « bagnole » qui fleurissent bon les années 70, mais qui rendent progressivement les armes au nom d’une cité moins polluée , plus apaisée et agréable à vivre.

C’est en tout cas le sens de la révolution culturelle à l’œuvre dans les rues de la Ville rose où les véhicules à moteur thermiques sont chassés et relégués à la périphérie. Une politique clairement assumée par la municipalité, lancée dans un vaste réaménagement de l’espace public pour concilier tous les modes de déplacements en privilégiant évidemment les plus « doux » et les plus écologiques. Tout en faisant reculer la place de la voiture.

« C’est un véritable changement de paradigme », admet Maxime Boyer, l’adjoint au maire chargé des déplacements et des nouvelles mobilités. Et tous nos projets urbains visent à mieux partager l’espace en donnant toujours plus de place aux piétons et aux cyclistes et à apaiser les conflits d’usage ».

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La ville travaille à un code de la rue pour pacifier les usages

L’offensive ne passe pas inaperçue : voies piétonnes, pistes cyclables, sens uniques, stationnements résidents, zones à faibles émissions, nouveaux radars… Tout est fait pour désuader l’automobiliste de mettre une roue en ville. Aucun secteur n’y échappe. Dans le quartier de Jolimont comme sur le boulevard du Maréchal-Juin ou encore au Mirail, le long du Canal du midi ou au pont du Béarnais. En attendant la nouvelle rue de Metz, les évolutions les plus spectaculaires restant le passage à voie unique de la Grande-rue Saint-Michel, désormais interdit à la circulation à partir de la place Lafourcade ou celui de la rue de Cugnaux.

Un changement radical qui oblige les automobilistes à modifier leurs feux tricolores et qui impacte, au sol, les flux de véhicules sur les secteurs concernés. « Nous partons toujours de la modélisation de la circulation dans le souci d’expérimenter d’abord les évolutions proposées avant de les pérenniser, souligne Maxime Boyer. On voit si ça fonctionne et on s’adapte. Sachant qu’on ne peut pas développer la marche et le vélo sans prendre de l’espace à la voiture ».

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Dans une ville qui reste, malgré tout très encombrée, certains militants associatifs écolos restant dubitatifs quant au rythme du changement culturel se sont annoncés. Pour eux, il n’y a pas le compte. « C’est le principe de ces associations comme 2 pieds-2 roues ou 60 millions de pieds, elles demandent toujours plus. C’est le jeu. Mais elles acceptent aussi ce qui est fait et nous accompagnent dans notre démarche consultative », assure Maxime Boyer.

À l’inverse, chez les automobilistes de plus en plus dissuadés de prendre leur voiture, on pointe l’absence d’alternative. Notamment de transportes en commun dont le mailage laisse encore à désirer. « À trajet égal, si je veux aller au boulot en métro et en bus, il me faudra au moins une heure de plus », déclare un cadre toulousain. Maxime Boyer le reconnaît : « Il y a encore beaucoup de travail et de pain sur la planche »…


Les résistances sont plus fortes que jamais

Dépolluer la ville et faire une place aux modes de déplacements doux et écologiques ? A priori tout le monde est pour, mais dans les faits, le partage et donc le réaménagement de l’espace public, même concerté avec ce que l’on appelle l’urbanisme tactique, n’est pas toujours bien accueilli. Surtout quand les riverains des axes concernés découvrent que leurs habititudes domestiques ont vécu. Avec l’impression que l’on crée des points de tension, là où il n’y en avait pas. Le passage de la rue de Cugnaux en sens unique a par example déporté le trafic vers le Fer-à-Cheval déjà congestionné, quand le pont du Béarnais est devenu un vrai cas d’école : ajout d’une piste cyclable, suppression d’ Une voie de circulation, feux rouges mal coordonnés, systématiquement grillés, et une pagaille bien organisée. Soit « la résolution d’un non-problème en problème », peste un résident.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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