Le Dr Izard est interdit d’exercer pour une durée d’un mois. Le conseil de l’ordre reproche de s’être immiscée dans les affaires familiales d’une de ses patients dont elle soupçonnait
d’être victime de maltraitance.
Le docteur Eugénie Izard a prévenu ses patients les plus fragiles, histoire de ne pas leur ajouter du stress. Depuis le 1er avril, ce pédopsychiatre installé à Toulouse, est suspendu juste après la fin du mois. « C’est vraiment dommageable pour le suivi. Je les vois une fois par semaine, voire plus lorsqu’ils vivent un moment particulièrement difficile », glisse le médecin.
Le 20 janvier, elle est condamnée par l’ordre national des médecins au meilleur exercice de sa profession pour une durée de trois mois et non un mois avec sursis. Ses couples lui reprochaient d’être immiscée dans la vie familiale d’une petite fille qui présenait, selon elle, les symptômes d’une enfant maltraitée.
L’affaire remonte à 2014. Le Dr Izard avait déjà purgé une partie de sa peine en avril 2021. « J’ai fait appel de la décision auprès du Conseil d’Etat qui avait cassé le premier jugement. J’espère que je vais avoir à nouveau gain de cause. Je suis innocent des faits qu’on me reproche. »
Si la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins l’a exonérée d’avoir violé le secret professionnel lors des signalements pour maltraitance effectuée auprès de la justice, elle lui reproche d’avoir outrepassé ses prérogatives de praticien. La chambre ordinale indique dans son jugement que le docteur Izard a « manifesté de façon virulente son opposition au placement de la fillette en famille d’accueil ». Cette idée avait été avancée par des travailleurs sociaux affirmés. La pédopsychiatre aurait mis en cause la compétence et l’impartialité de ces enquêtrices, en rappelant le « vécu traumatique en rapport avec l’imago paternelle
» et en supposait que la mère constituait au contraire pour sa jeune patiente « une bonne figure protectrice, source d’affection, de compréhension et particulièrement bienveillante ». Le Dr Izard affirme qu’il ne discrédite jamais le travail de ces aides sociales et encore moins dénigrer le père de la petite fille ni dresser les louanges de la mère. […] Autre élargissement de point développé dans le jugement, une vidéo mise en ligne sur Internet mettant en scène le parti pris de figurines, des faits de maltraitance dénoncés par la fillette suivie par le docteur Izard et par sa sœur jumelle à l’encontre de leur père, psychiatre de profession. « Dans son état initial, cette vidéo comportait des indications permettant d’identifier l’auteur des maltraitances mises en scène
Il n’est pas reproché au docteur Izard d’avoir réalisé cette vidéo, mais d’avoir présenté à la maman des fillettes des conseils relatifs à son contenu, des conseils visant à faire accréditer l’hypothèse des maltraitances litigieuses.
Si bien que le rêveur répond avec force : « D’abord, il faut savoir que les mails que j’ai envoyés à cette maman lui ont été volés et envoyés au père de ma jeune patiente. Ce dernier les a transmis à l’ordre des médecins. Ces écrits sont des commentaires sur la vidéo. Dans ces courriels, je félicite cette maman pour la qualité de son petit film et lui explique que ce serait un très bon Outil pédagogique pour parler de la protection de l’enfance. Elle mettait en scène des faits de violences familières. C’était des Playmobil qui parlaient de maltraitance en termes généraux, le nom du papa des fillettes n’était pas du tout évoqué ! »
L’imago est la représentation du père ou de la mère dans l’inconsciente de l’enfant.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.