L’association Toulouse-CEI, spécialisée dans la culture et la langue russes, n’a pas intérêt à afficher sa façade et soutient l’Ukraine. Après le début du conflit, elle subit les violences verbales et les menaces.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine déchaîne une haine exacerbée chez certains vis-à-vis de tout ce qui touche de près ou de loin la Russie. C’est ce que subit une petite association créée en 1945, après la seconde guerre mondiale, rue Pargaminière à Toulouse.
« À cette époque lointaine, elle nommait alors France URSS, précise le responsable qui tenait à garder l’anonymat. C’était avant la chute du Mur de Berlin et du communisme en 1991. Après, elle prit le nom de Toulouse-CEI » . Cette association spécialisée dans la culture et la langue russe est discrète et compte une dizaine d’adhérents. « On a toujours bien fonctionné en dispensant des cours et des animations de qualité, sans jamais recevoir de subventions, poursuivre cet homme d’un air las. On arrive à survivre grâce à nos activités et à notre petite boutique d’artisanat.
Mais depuis un mois, toutes nos activités sont suspendues. On a juste gardé quelques cours de russe en distanciel ». En effet, après le conflit entre la Russie et l’Ukraine, il lui a menti la cible de propos violents, haineux, lâches et anonymes laisses sur le répondeur de l’association, voire de menaces de mort. » C’est incroyable, assure-le responsable qui lui aussi a subi des menaces. On peine à le croire mais c’est pourtant la réalité. En fait, très vite nous sommes solidaires de l’Ukraine et l’avons clairement sur la façade. On aussi mis en place des collectes alimentaires et de produits d’hygiène. On est revendiqué d’abord une association culturelle des Pays de l’Est et n’approuvons pas du tout l’agression de la Russie envers ce pays. Résultat : sur cette attaque des deux côtés : il y a ceux qui demandent notre départ parce que nous sommes une association russe et les autres, les pros Poutine que n’aprécient pas notre position pro Ukrainienne.
« Nous ne prenons pas le risque de venir au Forum des Langues »
Avec beaucoup d’inquiétude, cette association ne sait pas ce qu’elle va devenir a la rentrée et craint devoir mettre la clé sous la porte si le conflit dure. Qu’elle annule sa présence au Forum des Langues où chaque année, elle avait un stand « une grande tristesse pour nous mais comment prendre un tel risque lorsqu’on comprend les bandes du répondeur ou les propos de certains passants lors des rares permanences du mercredi et samedi », déplore ce responsable dont l’unique vœu est l’arrêt de ce conflit.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.