Au bout d’un mois, le rempart Le Gai Savoir à la faculté de Jean-Jaurès est illégalement occupé par une trentaine de personnes. « La Dépêche du Midi » à pu le visiter.
Les occupants de la zone autogérée du Mirail (ZAM) se réveillent doucement. Mardi, à 11 heures, les élèves aux yeux mi-clos prennent leur café devant le Gai Savoir, le bâtiment de la faculté Jean-Jaurès qu’ils occupent depuis un mois. À l’intérieur, une forte odeur de tabac froid imprègne les murs.« On a demandé aux gens de ne pas fumer à l’intérieur mais c’est impossible de tenir cette règle lors des concerts le week-end… », raconte Sophie *, étudiant en deuxième année d’histoire de l’art.
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Si certaines règles sont transgressées, une ne peut l’être sous aucun prétexte : proférer des propos violents. « C’est intolérable. C’est pour ce motif que certains ont été exclus de la ZAM», appuie la jeune femme. Dans le bâtiment, différents profils cohabitants, même si la majorité des occupants sont étudiants selon Sophie : « Des personnes sans abris sont les bienvenus et ont déjà été accueillies même si nous avons vocation à rester une occupation militante. »
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Et sur les murs de la ZAM les messages anarchistes foisonnent sur les murs. « Anti-Tout », « Acab (tous les flics sont des salauds, tous les flics sont des bâtards, NDLR), ou encore « Zbeul Total » ont été graffés. « Certains messages qui n’avaient pas leur place à la ZAM ont été recouverts paire de fresques », assurait l’élève de deuxième année. Les revendications de l’occupation sont multiples : le portrait du projet contre les portraits, les révisions à un euro pour tous les étudiants, un billet de 10 pour tous les examens… Dans la liste Sophie glisse qu’il et « en a Plein d’autres mais je ne les ai pas tous en tête ». Ce mercredi, une réunion doit permettre de redéfinir la ligne politique de la ZAM.
Une plainte déposée contre X
La vie s’est organisée au Gai Savoir. La trentaine d’occupants a ses habitudes. Sur un canapé au rez-de-chaussée, un homme répare son ordinateur portable, au premier étage, des étudiants bûchent leurs cours et au deuxième étage, qui fait office de dortoir, des occupants dorment encore, « après avoir participé à des actions militantes ce matin ».
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Si chaque salle à sa fonction, plusieurs accueillent les réunions. Dans une, des étudiants répètent leur texte d’une pièce de théâtre. Dans l’autre, on peut se confier sur les traumatismes qu’ont pu évoquer les affrontements avec la police lors des manifestations. Dans «la cuisine», où des plaques à inductions ont été posées sur des tables en bois, Mat, en L2 de philosophie, cherche de quoi manger. Il a pris l’habitude de se réveiller ici et n’a pas l’intention de lever le camp. L’étudiant considère que l’occupation sera dissoute le jour où elle ne sera plus pertinente, « ce qui est loin d’être le cas actuellement ».
Une poignée des occupants a pris le soin de limiter les dégradations et les vols, disent-ils. De nombreux vidéoprojecteurs et instruments de musiques ont été mis sous clé. Plusieurs salles n’ont pas été ouvertes. Dans un communiqué de presse, je l’ai habilitée à faire état de plusieurs vols et dénoncer l’occupation illégale. Sollicitée, Emmanuelle Garnier, la présidente, n’a pas souhaité répondre. Tout juste l’université a rappelé qu’un courrier a été traduit au procureur pour lui diligenter une demande d’enquête et qu’une plainte a été déposée contre X.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.