Le Belge a filé au sprint dans la dernière bosse et il est chercher sa septième étape sur le Tour, la première de l’été. Pas de perte de temps pour les favoris.
Il ne s’enfuit pas Wout, il vole. Il vole au-dessus des codes, des boss, des grimoires tactiques et de tous ses adversaires. Personne ne peut dire aujourd’hui jusqu’où ses ailes de géant lui permettent d’aller. Jusqu’où elles porteront ses folles audaces. Il vole mais dispose aussi d’un autre don, plus étonnant encore, celui de… modifier les tables de multiplication. Après hier après-midi, trois fois deux ne font plus six mais un. C’est comme ça. Deuxième à Copenhague derrière Lampaert, deuxième à Nybord battu par Jakobsen, deuxième à Sonderborg devancé par Groewenegen, il a gagné hier à Calais, séoul, en jaune et en champion.
C’est déjà son septième succès d’étape sur le Tour (après Albi 2019, Privas et Lavaur 2020, Malaucène, Saint-Émilion contre-la montre et les Champs-Élysées 2021), tous différents, tous frappés du sceau de son tempérament de feu, tous incontestables. Hier, pour éviter peut-être un roman accessit que l’aurait rendu dépressif, il a échappé à tout le monde écrasant un peu plus les autres candidats au maillot vert, sont cahier de vacances de l’été.
Les Jumbo bouffent Perez sur le Cap Blanc-Nez
Alors que Magnus Cort Nielsen, une nouvelle fois repus de pois et de points avait plié les gaules après un moment présenté Anthony Perez sont compagnon du jour départ «voter» pour le prix de la combativité, le peloton s’est allumé à l’approche de la dernière difficulté, le Cap Blanc-Nez. Van Hooydonck puis Benoot ont procédé à un violent écrémage après le virage à gauche qui marquait le pied de la bosse, enrhumant le Toulousain au passage, et puis ils ont laissé leur Wout se débrouiller.
Le triple champion du monde de cyclo-cross a accéléré assis, à dix kilomètres de l’arrivée, ses grosses cuisses gonflées, monstrueuses. Il a vu Adam Yates pas trop frais mais toujours là (avec Vingaard, sans Roglic un peu juste dans la tempête), alors il s’est mis en danseuse et plus personne ne l’a revu. Ils sont rapide compatriote Jasper Philipsen encores qu’ils sont autres, lui qu’un cru sprinteur victorieusement devant Christophe Laporte, l’inséparable y Van Aert !
Gagner sur le Tour, c’est toujours un bonheur. Avec le maillot de leader sur les épaules, un grand bonheur. Sur une étape comme celle-là après une canne mémorable sur les dernières pentes du jour, un bonheur incomparable. Aux vingt-quatre heures du « petit Paris-Roubaix » qui roulait discrètement vers le sud sans route, j’ai marqué un peu plus l’épreuve de sa formidable empreinte.
Il rejoint Van Looy, l’autre Empereur d’Herentals
Avec ce septième succès il égale son voisin Rik Van Looy que compte aussi deux chronos par équipes, Wout un seul. ils aiment tant tous les deux, son plus cher et plus vieil ennemi, Mathieu Van der Poel, porté disparu hier.
Comme Julian Alaphilippe quand il pétille, l’ancien champion de Belgique nous enchante. Il peut s’imposer à peu près partout, de toutes les manières, même lorsqu’il s’agit d’escalader deux fois le Ventoux en chemin, et, si un jour il « s’amuse » à perdre quelques kilos, on se demanderait presque s’il ne pourrait pas succéder (enfin, c’était en 1976…) à Lucien Van Impe, le dernier Belge doré à l’or fin sur les Champs-Élysées.
Pour l’heure, sur sa convocation de juillet, à la rubrique « fonction », Merijn Zeeman, le manager des Jumbo (qui a loupé le début du Tour pour cause de Covid), avait griffonné : « équipier ». Un drôle d’équipier, vous en conviendrez.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.