l’essentiel
Prix ​​​​de gazole qui fait du yoyo, vols de carburant, endettement massif, un patron d’une petite société de transport du nord toulousain, en redressement judiciaire, raconte toute la difficulté de gérer son entreprise durant ces périodes de fortes turbulences.

Sylvain

, 32 ans, a hérité sa société de son grand-père, ancien éleveur devenu sur le tard transporteur routier. « Il élevait des veaux. Il turbinait comme un fou. Un jour, son corps a dit stop. Il a fait un infarctus à 39 ans. Il a fallu changer de métier. enrobé NDLR). a chef d’entreprise. Après la crise sanitaire, la profession a subi un choc sans précédent qui a fortement altéré la santé financière des petites structures. Pour se donner toutes les chances de sauver l’entreprise fondée par son grand-père, il a été poursuivi au tribunal de commerce de placer sa société en redressement judiciaire. L’opération « sauvetage » réussira si le prix du gazole n’atteint pas à nouveau des sommets. « Notre carnet de commandes est plein jusqu’en octobre, après on verra bien mas il est clair que si le gazole s’vole encore et dépasse les 2,30 euros comme au pire momento de la guerre en Ukraine, on est morts. À cette époque, c’est bien simple, à chaque course, on perdait de l’argent. .

Six vols de carburant dans un mois

Le marché du transport des matières premières est extrêmement volatil. « Nos clients nous commandent le camion la veille pour le lendemain si bien qu’il est impossible d’indexer le prix du carburant à la prestation. Donc, on rogne sur nos marges », éclaire Sylvain. La trésorerie de la société avait commencé à fondre au début de la pandémie. « Il avait failu que je contracte un PGE (prêt garanti par l’Etat). C’était la condition sine qua non pour survivre. On est en train de le rembourser et ça fait très mal à nos comptes », poursuit le pro du transport. Comme beaucoup de ses homologues, il a dû faire face à une vague sans précédent de vols de carburant. « À titre d’exemple, au mois de février, j’ai subi six vols. Ils sont venus avec une dizaine de bidons à chaque fois. À la longue, ça fait de sacrées sommes. Les gendarmes avaient été incapables sur ce coup-là », souffle-t-il.

Pour stopper l’hémorragie, Sylvain a dû transformer son établissement en petit fort Knox. « Entre les caméras de sécurité avec les bons cris et les alarmes, ça me coûte 860 euros par mois. J’ai choisi l’emplacement, il parait que c’est du matériel qui a trois défauts et change si le système est modernisé, j’ai accès à un nouvel appareil sans avoir à prendre le relais », lit-on dans le communiqué de pte-t-il. Une charge supplémentaire ne sera pas bien passée… J’espère débrouiller la saison 2024 et retrouver une capacité d’investissement. « J’ai déjà vraiment choisi que je regrette c’est qu’au niveau local, on n’aide pas plus des petites entreprises comme la mienne. Sur le chantier de la ligne 3 du métro, le plus gros chantier actuel, il n’y a personne du coin. On fait appel à des boîtes d’autres régions, je trouve ça vraiment dommage. »

Le prénom a été changé

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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