l’essentiel
Vous avez rendez-vous, jusqu’au 13 novembre, pour voter en ligne sur le site internet de La Dépêche du Midi afin d’élire les meilleurs joueurs et joueuses du rugby amateur tarnais. Eux et elles furent récompensés pour une cérémonie organisée le 24 novembre par la chaîne. Place aux joueurs de Federale.

Ludovic Ruiz (Mazamet), la force tranquille

Ludovic Ruiz (Mazamet)

Ruiz. Un nom qui évoque forcément le rugby à Mazamet. Le papa, Patrick, est une figure du club : joueur emblématique des années 1980, capitaine, entraîneur puis président pendant plusieurs années. Le grand frère Samuel, un temps «exilé» pour ses études est revenu terminar sa carrière chez les Bleu et Noir pour jouer avec le «petit» frère.

Ludovic est le héros d’une lignée familiale de rugbymen en bleu et noir. Le papa et le grand frère se distinguent par leurs qualités sur le terrain mais aussi par leur caractère bien trempé, leur verbe haut et leurs discours rassembleurs.

Ludovic est un troisième ligne (centre ou aile) qu’a pour atouts sa puissance, son courage, son abnégation qui font de lui ce qu’on appelle pudiquement un « joueur de devoir ». Défenseur intraitable, il est redouté pour ses plaquages ​​dévastateurs. Adroit ballon en main, il allie puissance et détermination pour déchirer les rideaux défensifs adverses et mettre son équipe dans l’avancée.

Pour ces qualités-là, il s’inscrit bien dans la lignée familiale. Mais pour le verbe haut, les discours mobilisateurs… ce n’est pas son truc ! Il est pourtant, à sa façon, un leader. More plutôt un leader par l’exemple, de combat, celui qu’on suit naturellement dans les situations les plus « chaudes ». On pourrait presque le qualificatif de « taiseux », souvent le compliment suprême dans le monde des avant-gardes du rugby.

Ludo, c’est ainsi que tout le monde le connaît à La Chevalière. Le diminutif lui va bien, il est plus en accord avec sa modestie, sa gentillesse, et souvent ses traits d’humour.

Après un passage dans les équipes de jeunes du CO, Ludo est revenu dans le giron du Sporting après 10 ans. Sa fidélité à son club «familial» est une qualité rare dans le rugby d’aujourd’hui. Cet « esprit club » et ses qualités rugbystiques mais surtout humaines font de lui le « joueur de la décennie » au Sporting.

Julien Vello (Gaillac), le plus pro des amateurs

Julien Vello (Gaillac)

Julien Vello (Gaillac)

Un seul être vous manque… Quand Julien Vello avait annoncé sa retraite l’an passé, le pack de l’UAG se sentait orphelin, son public aussi, grisé par ses charges dévastatrices – il est capable de casser plusieurs plaquages ​​comme dernièrement face à Millau et d’en réaliser de percutants qui arrachent des exclamations admiratives. « J’adore le plateau. Plus qu’attaquer », lâche-t-il. Face à notre scepticisme, il insiste et ajoute à sa panoplie le grattage, où on s’expose à quelques déblayeurs virulents : « Mieux vaut ne pas trop y penser, sinon… »

Cantonner Julien à ces tâches obscures, c’est oublier que chaque année, il est en concurrence avec les ailiers pour le nombre d’essais, ils sont record étant un quadruplé ! Quant à ses triplés sur ne les compte plus : « La ligne adverse m’aspire littéralement. Et puis le talon est chargé de finir le travail des copains. » Là où beaucoup ont échoué à un petit mètre de la ligne, lui s’enroule, se tortille, pivoto ou force carrément le passage de ses épaules que couronnent un torse surpuissant.

Des regrets de ne pas avoir réalisé la belle carrière que es talents laissaient entrevoir ? Pa le genre de la maison. Je me suis entraîné au SCA, me rendant compte des brillants progrès qui m’ont permis de disputer ces matches en Pro D2 (sous l’ère Henry Broncan) mais j’ai ressenti un manque de confiance en moi.

« C’est le plus pro des amateurs, doté d’une hygiène de vie exemplaire », lance admiratif fils grand ami Romain Leullier (chargé des buteurs au SCA). « C’est un gentil garçon, qui adore échanger avec d’autres serres. Il était destiné au haut niveau, mais a trouvé à Gaillac ses valeurs humaines. » Une des raisons pour lesquelles il n’a pas été donné suite à la proposition d’Arnaud Méla de revenir au SCA il y a trois ans. Ce n’est pas l’UAG qui s’en plaindra, surtout cette année où Julien accomplit un début de saison tonitruant. Souvent élu homme du match, il pourrait devenir joueur de l’année !

Raphaël Noyer (St-Sulpice), toujours à fond

Raphaël Noyer (St-Sulpice)

Raphaël Noyer (St-Sulpice)

Raphaël Noyer, ou plutôt « Raph » comme le surnomment ses coéquipiers du RCS XV, est un peu l’enfant du pays. A 29 ans, il est l’un des éléments phares de cette équipe ou du centre officiel le plus souvent en troisième ligne, mais peut aussi être amélioré en deuxième ou flanker. On l’a même vu évaluer au pôle central.

D’une bienveillance exemplaire envers les petits de l’école de rugby, il leur adresse toujours un petit signe d’affection lorsqu’il les croise avant de rendre à l’entraînement des seniors le mercredi. Au-delà de tout cela, on peut aussi et surtout souligner sa fidélité au club. Pour preuve, depuis tout jeune, après avoir porté les couleurs de Rabastens dès l’âge de six ans, il jouera ensuite pour les rives du Tarn (entente Rabastens/Saint-Sulpice). Après une petite échappée à Lavaur (trois ans Bélascain et une saison senior), il reviendra à Saint-Sulpice où il joue, maintenant, après avoir fui les saisons. Dans 23 ans de pratique, il en aura passé, au bas mot, 16 sous les couleurs saint-sulpiciennes. On m’a dit que le nom des clubs que je n’ai pas contacté, mais ils n’ont jamais reçu de réponse favorable.

Son entraîneur, Eric Roca, est admiratif : « Je connais Raphaël depuis une dizaine d’années. C’est un joueur très attaché sur et en dehors du terrain. Il est fidèle et c’est un joueur de parole. On peut lui faire confiance. Il ne triche jamais et donne toujours le meilleur de lui-même, comme un grand compétiteur, pour pouvoir atteindre son meilleur niveau de performance. C’est aussi un joueur puissant qu’aime le défi. Sa mobilité lui permet de jouer beaucoup de ballons. Moi si sa modestie est très forte, je pensais qu’il aurait pu jouer à un niveau supérieur. Mais, pour lui, le plus important reste son club et ses copains. Je pensais qu’il méritait cette nomination et je souhaitais d’être lui. »

Kevin Boulogne (Graulhet), au sommet de son art

Kévin Boulogne (Graulhet)

Kévin Boulogne (Graulhet)
DDM – DDM EMILIE CAYRE

« J’ai eu une chance incroyable. Mon frère était au centre de formation du CO. Après un de leurs matchs à Tarbes, ils sont tous là sur le terrain et il y a des stands et il y a des pénalités et des drop avec succès. Dans la foulée, j’ai envoyé Urios, directeur du centre de formation, pour me surveiller. Il m’a fait venir à Castres à 14 ans. » La carrière de Kéké le Libournais était engendrée. « A 19 ans j’ai signé à Albi, en Top 14, jouant tant à la mêlée, tant à l’ouverture. Après mon passage dans plusieurs clubs, je suis revenu à Albi, qui avait lâché ses entraîneurs. Il y a trois saisons, j’ai eu envie de rejouer, et c’est à Graulhet que je m’éclate. »

Ainsi rebondit la carrière de ce polyvalent, et c’est Graulhet qui a fait la bonne pioche. Aujourd’hui, directeur général de l’association SCA, il vit, à 36 ans, 100% rugby, à la grande satisfaction de SCG. « Il se bonifie même. Il vit ses derniers moments comme si c’était les premiers, avance son coach des lignes arrières Benoît Bellot. Il est très important pour le groupe de par son expérience et ses prises de parole écoutées. C’est un animateur indispensable. »

« Lorsqu’il décide d’attaquer la ligne, il peut s’avérer très dangereux pour les défenses. Il sait s’adapter aux conditions avec une faculté de placement et de remplacement. Il voit illico ce qu’il faut faire. Parfois, dites-moi qu’il vous devient difficile de réussir pour vos partenaires ! Mais le fait qu’il tente, parfois en sortant du cadre préétabli, c’est une spécificité qui fait sa force. » Kevin Boulogne, qui alterne entre 10 et 15 suivant les conditions de jeu, est également reconnu pour être adresse au pied, ses facultés d’animateur de la vie du groupe en dehors du terrain et de garçon charmant, auprès des Dirigants et supporters. « Il est d’autant plus attaché qu’il na pas encore décidé, ou au moins annoncé, si cette saison serait la dernière. » Laissant au SCG les espoirs de bien affiner l’exercice en cours, et d’envisager le prochain avec un Boulogne toujours au sommet de son art.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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