L’été 2023 s’annonce une nouvelle fois complice dans les services de la psychiatrie publique de Haute-Garonne. Devant un manque de moyens toujours criant, les professionnels de santé sentent complètement abandonnés et craignent les conséquences pour leurs patients.
« Il n’y a pas de plan. » La phrase revient en boucle dans la bouche des psychiatres de Haute-Garonne qui s’attendent à un été difficile face au manque de moyens de leur filière. La filière n’arrive pas à recruteur et continue de se vider de ses effectifs médicaux et non médicaux.
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« Ce sera pire que l’an dernier. C’est une usine à désespoir, un abattoir à vocations et ça laisse perplexe quand il n’y a une perspective », reprend sans détour le Dr Pascal Marie, président de la communauté médicale d ‘établissement (CME) de l’hôpital Marchant de Toulouse.
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Le site va devoir fermer des lits cet été et le pavillon d’admission pour jeunes adultes (PAJA) ne rouvrira qu’au mois de septembre. « Nous avons été contraints de fermer ce service pour avoir les effectifs de sécurité nécessaires dans les autres services d’hospitalisation. Sur deux autres secteurs, la médicalisation va reposer sur une contribution supplémentaire des médecins qui vont se démultiplier dans les unités qui n’en ont pas. Ça va perdurer tant le niveau de dégradation systémique de la psychiatrie en Haute-Garonne est important. Là, mon objectif est de consolider ce qui reste pour éviter l’effondrement avec des pertes de hasards majeurs pour les patients », poursuit le Docteur Pascal Marie.
220 % d’occupation pour des soins sans consentement aux urgences
« Tous les appareils sont surchargés et ils regorgent de consultations. Les consultations pour adolescents sont fermées à certains moments pour qu’ils puissent juste prendre en charge les patients qui ne sont pas déjà là », a déclaré un psychiatre du CHU de Toulouse.
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Symptôme du mauvais état général de la filière, de la fermeture de lits dans les deux sites publics mais aussi dans les cliniques privées, les urgences psychiatriques craquent. « Nous avons actuellement 220% de l’occupation pour les enfants sans l’accord des urgences psychiatriques adultes du CHU de Toulouse. des jours et des jours dans des box de consultation, sans fenêtre, sur des brancards, sans toilettes ni douche », peste un membre du collectif des psychiatres publics de Haute-Garonne qui réclame lui aussi des mesures pour la filière psychiatrique.
« L’agence régionale de santé devra se positionner »
« Les revalorisations financières ne suffisent pas, nous avons besoin de perspectives territoriales avec des enjeux majeurs sur la calité et le sens des soins. be positionner », a conclu le Dr Pascal Marie.
Les psychiatres de Haute-Garonne rappellent que la croissance de la population dans le département n’a jamais été suivie d’une augmentation de l’offre de soins dans leur filière. Pire, quand le nombre d’habitants à pris 30 % en vingt ans, les lits de la psychiatrie publient ont été réduits d’autant. Et, en Haute-Garonne, plus 75 % de l’offre d’hospitalisation en psychiatrie relève du secteur privé.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.