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La peinture de certains tableaux du maître de l’Outrenoir, Pierre Soulages, redevient liquide. Une équipe de chercheurs du CNRS tente de comprendre le phénomène en examinant les tableaux de l’artiste aux Abattoirs de Toulouse.

De la peinture qui se met à couler sur des œuvres vieilles de 60 ans. C’est un phénomène étrange qui est vert sur certaines toiles de Pierre Soulages, décédé en octobre dernier. Si normalement lorsqu’une peinture vieillit elle craquelle, ici c’est un phénomène inverse qui s’opère.

« C’est vraiment poisseux. Si on regarde à la lampe à UV, on voit un petit chuintement. On voit quelque chose d’un peu plus brillant et des petites gouttes qui se forme. Et quan elles sont vraiment formées, ça peut être un écoulement de plusieurs centimètres de long », explique la restauratrice spécialiste de Soulages Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université, aux confrères de France Info.

Le CNRS s’est donc lancé une mission : expliquer le phénomène et réussir à le limiter voire le prévenir sur d’autres toiles. Pour mieux le comprendre, l’Institut d’optique de Saint-Etienne et une équipe du CNRS, sont venus à Toulouse, aux Abattoirs, pour examinateur trois tableaux de Pierre Soulages. Les œuvres du maître de l’Outrenoir sont donc passées au peigne fin comme le révèle une vidéo mise en ligne le 6 mai par le CNRS.

Conditions de séchage, exposition précoce… plus pistes explorées

Et les peintures de Pierre Soulages ne sont pas les seules concernées. Des œuvres d’autres artistes réalisées à Paris aux mêmes périodes, entre 1959 et 1960, connaissent les mêmes problèmes explicites la restauratrice. Au total, « quelques dizaines » d’œuvres sont supportées, précise Pauline Hélou de la Grandière.

Des œuvres qui pourraient avoir comme point commun d’avoir été exposées immédiatement après leur création, et qui ont voyagé dans l’obscurité, avec des variations de températures peu de temps après avoir été achevées. « Les conditions de séchage et le fournisseur sont des hypothèses qui ont l’air de bien marcher », a reconnu le restaurateur. Son équipe évoque toutes ces pistes à la fois, sans qu’aucune n’ait pu pour l’instant être complètement concluante.

Pour le moment le mystère reste entier mais l’enjeu est gros : si le phénomène est compris cela pourrait protéger d’autres toiles de l’après-guerre.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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