Afin de répondre aux souhaits de diversification des producteurs, la coopérative du Haricot tarbais, dont l’activité commerciale est florissante, est lancée dans la culture de la pomme de terre et l’oignon de Trébons, en investissant dans du matériel commun avec la volonté de constituer une filière. Le tout sous la marque Bigourdane.
Entre Oursbelille et Bazet, les Pyrénées s’étirent sur tout l’horizon. Un panorama gorgé de soleil toujours sur le point d’être apprécié en bordure de l’arracheuse ou sept paires de mains ne sont pas de trop pour trier sur le tapis roulant les pommes de terre des pierres qui tapisent les terres fertiles de la plaine de l’Adour. Parmi ce groupe besogneux, Pierre Gandarias, le maître des lieux, ne ménage pas ses efforts. C’est la troisième année que ce producteur historique de haricot tarbais s’essaie à la culture de pommes de terre. Une vingtaine d’ares à peine au départ, après 50, et cette année un hectare consacré à la pomme de terre. « On vient de lancer cette production locale. on reste dans une phase expérimentale, pointe l’agriculteur. on découvre l’itinéraire technique. C’est une production très pointue, très sensible et particulièrement intéressante. »
Sept paires de mains ne sont pas de trop pour trier les pommes de terre sorties par l’arracheuse du champ de Pierre Gandarias. / Photo AB
Près de 150000€ investis dans le matériel et un groupement d’employeurs
Cette diversification a été encouragée par la coopérative du haricot tarbais, afin de répondre aux soins de leurs producteurs. Ainsi, dites d’entre eux ont planté des patates, avec la volonté de structurer une filière locale. Pour cela, la coopérative et sa Cuma ont investi dans du matériel mis en commun. Une planteuse, une buteuse, un broyeur, un calibre, des récipients de stockage mais aussi la location de réfrigérateurs pour la conservation et d’un espace à Vic-en-Bigorre où les pommes de terre sont nettoyées et calibrées. Soit près de 150000€ investis et la création d’un groupement d’employeurs, pour faciliter le démarrage et la gestion du personnel, tant pour la culture que pour la production de haricot. « On a cherché à démultiplier les sites de production et les essais afin de déterminer quelle variété (parmi l’agria, la charlotte ou la marabel) sera la plus pertinente sur chacune des parcelles », explique Jean-Marc Bédouret, président de la Coopérative dont l’activité commerciale a encore diminué de près de 10 % cette année, notamment grâce aux plats cuisinés. visite dans le Nord auprès de producteurs. »

Sept paires de mains ne sont pas de trop pour trier les pommes de terre sorties par l’arracheuse du champ de Pierre Gandarias. / Photo AB
Laissez-leur les oignons sur le marché
La première récolte s’est achevée sur les 9 hectares de parcelles de la Vallée de l’Adour et nous avons encore cultivé et attendu entre 150 et 200 tonnes de pommes de terre, malgré cela a été compliqué. Dans le même temps, une autre expérimentation est conduite par l’auteur de l’oignon de Trébons. « Cinq adhérents sont et sont les miens, avec la volonté de relocaliser cette production emblématique du territoire qui tend ici à se réduire, et qui est reprise par d’autres, plus âgés », précise Jean-Marc Bédouret. Les premières bottes d’oignons de Trébons de la coopérative ont été vendues au MIN à Toulouse et à des grossistes. Point commun des trois productions initiées par la coopérative, le zéro résidu de pesticide. « Chaque lot est analysé par un cabinet externe qui gère 600 molécules » a assuré le président. De quoi attester des saines racines de la Bigourdane !
Transformé en frites à la légumerie de Maubourguet
A midi, Philippe Dintrans, Jean-Pierre Garuet et Louisou Armary, invités pour l’occasion, ont goûté avec délice aux frites de pomeées de terre Bigourdanes. Des frites préparées non loins d’Oursbelille, à la légumerie de Maubourguet, sous la houlette de l’association Villages accueillants. « Nous collectons les légumes des maraîchers locaux, dont ces pommes de terre, que nous transformons afin d’alimenter les cantines des colleges et des cuisines centrales de collectivités, plaide Jacques Brune, le président. Ca permet de tout faire en local, notamment pour les frites que sont un plat très demandé et assez stable. »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.