5 000 litres de carburant volant, 11 000 euros de perte sèche, dans l’espace de quelques jours. En raison de la pénurie et du prix envolée, un chef d’entreprise d’une société de transports du nord de Toulouse a poursuivi les pouvoirs publics pour protéger les professionnels de la route.
Renaud
C’est au bord de la crise du nerf. En l’espace de 15 jours, son entreprise implantée dans le nord de Toulouse, il lui faut siphonner les réserves de sa flotte de camions à quatre reprises. 5 000 litres de gasoil, plus 11 000 euros de perte sèche. « Comme ils nous forçaient systématiquement les réservoirs, on a décidé les laisser ouverts parce que ça coûte cher pour les remplacer et pendant ce temps, on ne peut faire rouler la marchandise. Force pour les assurances, il n’y a pas d’effraction . Ils ne remboursent pas un centime… », a déclaré le chef d’entreprise qui employait 50 salariés et renonçait chaque année environ 5 millions d’euros de chef d’affaires.
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Dans la nuit du 12 au 13 octobre, le main sur deux individus avec des jerricans que tentaient de vider le gasoil de neuf de ses semi-remorques : « On a treize caméras qui quadrillent l’entreprise, mais il faut croire que cela n’ n’est pas suffisant pour dissuader les voleurs… On s’est dit qu’il fallait bien le dispositif.
Elles sont enclenchées en pleine nuit. Des salaires présents sur le site ont tout de suite identifié le duo de cambrioleurs. Ils ont braqué les phares d’un camion sur eux pour voir par où ils filaient. Ils se cachent dans une ferme à côté. C’est là qu’on les a chopés en attendant l’arrivée des gendarmes. »
« Ça pourrait finir très mal »
Une patrouille de nuit de la compagnie Toulouse-Saint-Michel a embarqué ces deux individus nés en 1987 et 1994. Le premier est chauffeur livreur. Par le passé, il s’est fait connaître pour des petits larcins. Le second n’a pas de casier. En garde de vue, ils se sont montrés plutôt laconiques face aux enquêteurs. « Ce n’est pas un trafic organisé ou un profil type de Monsieur Tout-le-monde qui, parait-il qu’il y a déjà une pénurie et que le prix du carburant est en cause, va s’enfoncer dans l’illégalité. Ici sur une affaire à la petite délinquance qui cherche à se faire un complément de revenus », analyse un membre des forces de l’ordre.
Renaud de craindre que, si la pénurie dure et que les prix baissent rapidement de 2,5 €, ils finissent très probablement tout le temps et soient servis dans ses entrepôts. « Il faut clairement que les pouvoirs publics fassent quelque chose, la situation peut devenir intenable. Je sais que deux autres collègues du coin ont subi la même chose depuis ces derniers jours… Cela pourrait finir très mal, on ne sait jamais ce qui pouvait passer. Ces voleurs pourraient venir armés », s’inquiète-t-il.
Le prénom a été modifié.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.