l’essentiel
Pour notre série de podcasts d’été « Parlons sexe », j’ai rencontré Sandra Saint-Aimé, thérapeute de couple et sexologue après 20 ans à Toulouse. Vaginisme, éjaculation précoce, culte de la performance : elle lève un coin de voile sur son quotidien au contact de l’intimité de ses patients.

Accoudée derrière son bureau, Sandra Saint-Aimé a saisit d’une petite boîte en carton. Elle l’ouvre délicatement et en sort un objet tout en rondeur et de couleur mauve. « C’est une modélisation en 3D d’un clitoris, faite à l’échelle, dont je me sers avec mes patients, sourit la thérapeute. Le clitoris n’est pas que le petit point que ressort au niveau de l’appareil génital , loin de là, c’est ce très beau spécimen qui aussi tout un système qu’on ne voit pas. »

Pédagogie et accompagnement sans tabou : depuis une vingtaine d’années, Sandra Saint-Aimé, reçoit des patients de tous les âges pour évoquer ce qu’il y a chez eux de plus intime, leur vie sexuelle. Diplômée en psychologie et ayant suivi des formations spécifiques à l’école française de sexologie, elle dirige un réseau de sept cabinets de thérapie de couple et de sexologie (non-médicale), entre Toulouse et sa périphérie, Muret et Bordeaux.

« Elle a eu son premier orgasme à 69 ans »

Certains ont connu des événements traumatiques, d’autres des prises de conscience. « Les personnes qui les reconnaissent sont principalement confrontées aux problèmes d’éjaculations précoces, d’addictions sexuelles, de douleurs et de pénétration. Toutes celles qui sont dyspareunie et vaginisme (incapacité d’être pénétrée, NDLR) et plus globalement dans un esprit sexuel au sein du couple « , détaille le thérapeute, qui préside le syndicat national des sexologues cliniciens, c’est-à-dire non-médecins.

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« J’ai aussi des gens qui n’ont jamais d’orgasmes. D’ailleurs, je me suis dit que je me ferais un plaisir de revoir dans quelques semaines. Elle avait 69 ans et voulait avoir un orgasme récemment pour la première fois. quoi, il n’est jamais trop tard », sourit la professionnelle. Mais comment se passe concrètement ces séances en couple ou en individuel ? « Les gens sont forcément un peu timides au départ et c’est notre rôle de les faire se à l’aise et de poser des mots précis. »

La routine qui peut être installée par un couple est l’une des meilleures sur le métier des sexologues.
PhotoPixabay

Mettre « en pause » la pénétration

Le sexologue-clinicien doit d’emblée s’assurer que c’était difficile, comme un trouble de l’érection, n’est pas d’ordre physiologique. Elle l’a épousé, elle a référé la personne à un médecin spécialisé comme un urologue. Mais il faut bien préciser que les sexologues cliniciens, que ne sont pas médecins, ne touchent et n’examinent jamais eux les gens. « De moi, il n’est jamais j’ai exigé d’être handicapée, de me masturber ou de regarder un film pornographique en séance », précise Sandra Saint-Aimé.

Passer la porte d’un sexologue ne va pas « magiquement » débloquer les situations. Un travail seul ou à deux prend du temps. Les thérapies sont basées sur des entretiens, des jeux de rôle, des séances de visualisation mentale. « Mais aussi des exercices pratiques, comme des petits jeux sexuels à mettre en place chez soi seul ou à deux », détaille la professionnelle. Example avec une patiente souffrante de vaginisme : « Pendant un temps, il faut exclure toute pénétration. Ce n’est pas en y retournant sans cesse qu’on va and arriver, mais enlevant l’épée de Damoclès qu’on a de se I diront que puisque je commence à être bien ensemble, à s’embrasser et se caresser, il devra y avoir passage à la cocotte… »

La routine et le cul de la performance

La routine au lit : voilà bien l’ennemi de la vie sexuelle des couples, encore renforcé ces dernières années par la pandémie et le confinement. « Parfois, les partenaires s’imposent d’avoir des rapports sexuels opposés que es un devoir conjugal. À force d’être dans cette peur de ne pas en faire assez, ils en oublient que la sexualité même dans le couple que dure est quelque chose qui doit s’amener avec de la séduction ! »

Dans 20 ans de pratique professionnelle, Sandra Saint-Aimé at-elle trouvé des évolutions ? « Notre façon de trouver notre plaisir n’est pas la même à 20, 30, 45, 60 ou 70 ans et c’est tant mieux : c’est ce qui permet d’avoir une sexualité épanouie, évolutive et pleine de surprises.  » Elle poursuit : « Je vois des adolescents que viennent de plus en plus tot quand leurs premières expériences ont été un compliquées car ils entendent parler de sexologie sur les réseaux sociaux. » Les ados comme les adultes sont, en tout cas, de plus en plus travaillés par le culte et l’angoisse de la performance : « Ils veulent être un bon amant ou une bonne maîtresse et ne sont plus force à l’écoute de leur propre embrasser. »

Un accès au plaisir « évolutif » avec l’âge

Dans son cabinet, elle reçoit aussi plus d’hommes célibataires ou en couple (hétéro et homo) concernant l’addiction à la pornographie. Désormais accessible partout et tout le temps sur smartphone. « Ils viennent car ça dérange leur femme ou leur compagnon, mais il faut que cela soit une souffrance pour la personne qui le vit et pas que pour son environnement. Ensemble, on identifie la cause pour trouver un objectif qui lui convient à lui : comme réduire la consommation, voire arrêter complètement. »

Enfin, Sandra Saint-Aimé et ses quinze collaborateurs ont reçu un nom croissant de couples souhaitant pimenter leur vie sexuelle en s’ouvrant à d’autres partenaires, que ce soit en club libertin, ou en « plan à trois ». « Parfois, ils et vont sur le coup de l’excitation, mais quand la rencontre est mal préparée, il peut y avoir des dégâts et ils en parlent ensuite en consultation. » Inlassablement, au rythme des séances, elle rappelle quelques principes fondamentaux pour une sexualité épanouie. « La façon de trouver le plaisir n’est pas la même à 20, 30, 45 ans, 60 ou même 70 ans : elle est évolutive et il est important de bien connaître son corps, de se faire respecter, d’écouter notre plaisir et d’comprendre notre désir pour mieux le partager. »

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Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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