l’essentiel
Pendant toute une journée, les joueurs et entraîneurs layracais ont accepté de nous ouvrir la porte des vestiaires. Un privilège qui vous permet d’entrer dans l’intimité de ce titre fête comme il se doit dans les entrailles de Pénétro. Pendant un alambic, l’AS Layrac sera sur le toit de la France.

Ils l’ont fait ! Au terme d’un parcours historique, Layrac est vulto champion de France de Fédérale 2. Surgères, Aramits, Rion-Morcenx, Courbevoie, et donc Gaillac… Tous sont enclins face à la puissance de frappe des partenaires de Thomas Gaston. L’apothéose a eu lieu ce dimanche 25 juin. Une date à marquer dans l’Histoire layracaise. Retour sur un week-end spécial pour les « bleu et blanc ».

Samedi 16 heures : le département des joueurs

Si les joueurs de Layrac viennent à Pénétro à 16h30, ils laissent une grosse centaine de supporters dans le dos sur les terrains de basket et de pétanque du village. Une surprise est prévue pour les joueurs de l’ASL. Le message a été relayé via les réseaux sociaux. En toute discrétion. Les panoplies du parfait supporter sont déjà de sortie. Pendant plus d’une demi-heure, les supporters attendent, caches dans le centre-ville. Avant de prendre place et de se disperser de chaque côté de la route. Il est 16h38 précises lorsque le bus de Layrac (ou celui plutôt du SU Agen pour l’occasion) part. Fumigènes, pétards, encouragements, et même sirènes des pompiers… Le final est déjà lancé. Les joueurs consomment l’adresse du camping des Trois Vallées à Lectoure, où ils passeront la soirée autour d’un petit barbecue. Le dimanche matin au lieu d’un petit décrassage. De quoi mètre en jambes pour le plus gros de la journée.

Dimanche, 12h35 : la remise des maillots

« Allez les gars, sur un timing à respecter ! » lui dit Mathieu de Carli. Chaque minute compte. Le gérant de l’ASL a donné rendez-vous à ses joueurs dans une petite salle du camping, située juste à côté de l’épicerie, pour un moment fort : la remise de justaucorps. « Cela fait plusieurs années qu’on bosse ensemble donc, nous le staff, on voulait vous remettre les maillots », lance d’emblée le manager. Chaque joueur se lève ensuite pour venir récupérer son sésame. Les avants reçoivent chacun un mot bienvenu de de Carli. Pour les trois-quarts, c’est Eric Bourdeilh qui s’en charge. S’ensuit alors un protocole avec une accolade des membres du staff et une autre aux deux grands absents de cette finale : Wilson Papa et Rémi Sourbet. Avant une dernière parole de Carli. « Vous avez vu tout ce qu’il se passe chez les supporters ? La gagne les mecs, on va être champions de France. » C’est le moment de regagner le bus et de repartir au stade.

Dimanche, 13h08 : arrivée au stade de Fleurance

La ferveur des finales…
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Un silence de plomb dans le bus, puis une explosion. Les joueurs de Layrac sont arrivés au stade dans un immense brouhaha. Les supporters, c’est elle. Confettis, fumigènes, pétards, tout est réuni, certains allant même à taper sur le bus. « C’est énorme… », compris-on chez les joueurs. Ces derniers descendants, encourage par des « Layracais ! Layracais ! Allez ! Allez ». Un moment unique de communion dans la vie d’un rugbyman amateur. Le décor est végétalisé. Les joueurs se regroupent dans l’enceinte. Avant de tourner sur la direction des vestiaires. Pour cela, ils doivent traverser le kop des Gaillacais. Sous les sifflets et les insultes. Mais le groupe fait front, comme il l’a toujours fait au cours de cette saison. Tandis que certaines vont faire les sangles aux vestiaires, d’autres vont encrasser la pelouse. Chaque retour aux vestiaires est accompagné d’une salve d’applaudissements des supporters « bleu et blanc ». La tension monte

Dimanche, 14h04 : dernières minutes avant le coup d’envoi

L’arbitre de la rencontre vient chercher les premières lignes de Layrac pour leur donner les consignes en mêlée. Le stress monte à vitesse grand V. Clément Péré ou Romain Decottignies demandent l’heure. « 14h12 », « 14h13 », leur répond-on. Le capitaine Thomas Gaston tempère : « On a encore le temps, on a dix minutes avant nous ». Chaque joueur termine tes préparatifs. Lisiate Fa’aoso affûte son bandeau. T-shirt Viliamu Afatia étire fils. Son petit frère signe d’une croix ses straps aux poignets. Damien Cler, l’un des derniers, enfile chaussettes et crampons en toute décontraction. Les détails sont soignés. A 14h17, Bourdeilh réunit une dernière fois ses troupes : « On est prêts ! On fait un bon échauffement avec de la concentration. On reste dans notre agitation, et cela va le faire. » Il est 14h18. Ils reviendront aux vestiaires à 14h54 pour un coup d’envoi donné à 15h03 L’histoire est en marche.

Dimanche, 16h39 : le coup de sifflet final

La libération. L’arbitre lui siffle terme de cette rencontre. Layrac est champion de France. Les supporters envahissent le terrain. Paul-Louis Basquet ou Mathieu de Carli sont en larmes. Il est difficile de s’y retrouver. Les chants à la gloire des Layracais s’enchaînent.

Dimanche, 17h05 : La levée du bouclier

La joie. Immense. Indescriptible. Je les ai élevés. De ralentissement, de fièvre et de délivrance. Thomas Gaston soulève le bouclier sous les yeux d’Abdelatif Benazzi. L’ASL est la meilleure équipe de France de sa catégorie. Un rêve unique pour tout rugbyman. Pendant une bonne heure, les joueurs célèbres autour du bouclier. Sur le terrain, aux vestiaires, ou à la buvette. Avec modération (ou pas).

Dimanche, 18h55 : le département du stade

Mahel Roux et les Layracais ont eu droit à une belle haie d'honneur lors de leur retour à Pénétro.

Mahel Roux et les Layracais ont eu droit à une belle haie d’honneur lors de leur retour à Pénétro.
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Ça y est. Tous regroupés, les joueurs de Layrac montent dans le bus. La encore, le brouhaha est grand. Pas d’alcool sur le trajet, à la grande déception de certains. Tout calme à l’aller, le bus a basculé dans l’ivresse collective. Il n’y a pas d’enceinte pour mettre la musique, donc il faut faire avec les moyens du bord. Le micro du bus est réquisitionné. Du « Gala » résonne en particulier. Placé à l’avant et copieusement chambré par ses joueurs, Mathieu de Carli se rapproche, et lance la chanson. Il n’hésite pas non plus à piquer ses protégés. «N’oubliez pas, il y a entraînement mercredi…», avant de poursuivre, très détendu. « Martial Lambrot a encouragé une séance de préparation physique. » L’intéressé, hilare, et ses partenaires poursuivent leur route. Direction Layrac.

Dimanche 19h29 : arrivée au village

Et vient le moment tant attendu. Mis à l’arrière, le bouclier est ramené à l’avant du bus par Tunui Anania. Le seconde ligne, accompagné de Gaston et Cler, a révélé les troupes utilisant le micro. Le bus passe une première devant le stade Pénétro. Le temps pour les supporters de se retrouver sur place. Après un petit détour dans le centre-ville, et les coups de klaxon des passants, les joueurs reviennent au stade, où ils sont accueillis par une foule en folie Au grand dam de de Carli, certains joueurs sont… sur le toit du bus. Tous les joueurs se regroupent avant de souiller la haie d’honneur et les applaudissements. Plus une centaine de personnes sont présentes. Tout le monde se retrouve au club house. Le début d’une soirée longue et historique à Layrac. Si vous révélez une dû être dur ce lundi pour certains, la douleur sera vite oubliée. L’ASL vient d’écrire sa propre histoire.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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