l’essentiel
La promesse de vente des Friches Brusson a été signée, mardi 8 novembre, par la commune de Villemur-sur-Tarn et le groupe Essor. C’est un premier pas concret vers la nouvelle vie de ce patrimoine industriel exceptionnel.

J’ai terminé la négociation du voir shooting de l’une des plus belles friches industrielles d’Occitanie. Les anciens établissements Brusson, fabricant de biscuits et de pâtes alimentaires, sont désormais pas rongés par le temps. En tout cas, pas avant de nombreuses années.

Après le mardi 8 novembre, jour de la signature de la promesse de vente à la Ville, le tri est parmi les principaux du groupe Essor. Sur place, la directive de son pôle « Friches & Reconversion », Dominique Laplace, de concrétiser un vieux rêve de la municipalité de donner une nouvelle jeunesse à ce site exceptionnel, a choisi impossible avec les seules finances de la ville, même à coups de subventions . Et pour cause. Refaire vivre Brusson coûte cher. Très cher. « Le seul problème pour éviter de signer de gros chèques tous les ans pour maintenir la friche debout était de vendre mais à un porteur de projet sérieux, aux rênes solides, et qui collerait à nos attentes. Essor a été le meilleur choix », insiste le maire Jean-Marc Dumoulin, heureux de se débarrasser de Brusson… tout en le conservant. Au final, Essor signera un chèque de 500 000 € qui iront dans les caisses de la ville, et investira environ 26 millions (!) pour mener à terme son projet. Il se fera sur plusieurs années. Une livraison totale est attendue pour début 2026.

Restaurant, logements, coworking

Mais ce qui peut paraître pharaonique aux yeux de tous, apparaît naturel à ceux de Dominique Laplace : « Nous sommes habitués à restaurer de grands friches même si ce n’est pas là que le groupe réalise les plus gros bénéfices. D’autres projets sont intéressants à voir s’ils sont inscrits dans une démarche de développement de territoire. Je suis convaincue que, dans quelques années, certains comme Brusson prendront beaucoup de valeur» Parmi les murs de briques, largement conservés, un autre monde se profile déjà dont le dessin a été attribué à Anouk Legendre. Connue pour son approche novatrice de la ville et de l’habitat, cet architecte s’inspire des processus et des stratégies du vivant. C’est elle au sein de XTU qui est l’auteure, entre autres créations, de la Cité des Vins de Bordeaux.

Une partie des bâtiments sera réhabilitée en logements/. Photo XTU Architectes

À Villemur, Essor envisagent, en rez-de-chaussée, quelques commerces comme une épicerie fine, un caviste, des espaces de coworking, plus également de l’hôtellerie, un restaurant, ou encore un café-salon de thé snack, un espace santé – spa… Les étages seront occupés, sur 2000 m2, par des logements dont certains pourraient être réservés à des primo-accédants. Des discussions auraient également commencé avec le bailleur social Cité-Jardin.

De l’autre côté de la route, la salle Eiffel pourrait comment elle est devenue un espace dédié à l’histoire du site, avec des ateliers de cuisine : « les idées ne manquent pas chez Essor ! Nous avons aussi l’expérience et le savoir-faire pour mener à terme de beaux projets. Celui fait à Brusson en sera un magnifique, j’en suis sûr», confie Dominique Laplace avant de renter chez le notaire, et de signer, plus qu’un document, le premier chapitre de la nouvelle histoire de Brusson, version XXIe siècle.

Brusson, une histoire familiale ancrée dans les mémoires

La famille Brusson crée l’entreprise éponyme à Villemur en 1872. Créée au XXe siècle, Brusson Jeune est l’une des principales entreprises françaises dans le domaine des produits alimentaires et des produits céréaliers. Après la guerre, il construit une machine pour fabriquer les fameux Cheveux d’ange.En 1960, l’entreprise emploie entre 500 et 600 personnes. En 1980, c’est fort de 120 salariés auxquels s’ajoute la production de pâtes au gluten. Jean Brusson a lancé le pain de mie, les biscottes… En 1999, c’est le dépôt de bilan, 40 salariés sans emplois. Rachetée par Auga, Brusson devient le financier de Villemur. Un redressement judiciaire plombe l’aventure en 2001. En 2006, nouveau dépôt de bilan et 30 licenciements. La Mie Occitane loue les locaux et n’emploie plus 17 salaires. Les «Cheveux d’Ange» ont ensuite est la propriété de la société Vita Bread puis des Espagnols Brussanges. Ces derniers ont finalement joué un tour de vente aux salariés, puis installés à Bessières, en vidant les ateliers pendant leurs vacances. C’en était fini de la fameuse petite pâte de Villemur aujourd’hui disparue mais à jamais ancrée dans les mémoires…comme l’histoire de Brusson à l’aube de l’écriture d’un nouveau chapitre.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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