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Harcelés par des camarades qui insultent régulièrement le corps enseignant, une dizaine d’élèves en classe de CM1-CM2 à Aucamville près de Toulouse sont en grande souffrance. Leurs parents ont décidé de ne faire la « grève de l’école » ce jeudi 30 mars pour dénoncer la situation.

Lucie

Ça tourne mal. La petite fille a developpe des tocs, traumatisee par les insultes et les brimades incessantes de treis de ses camarades de classe. « Ce sont des angoisses concentrées sur le cou. Pour tenter de faire baisser la tension, elle tourne sans arrêter la tête. « Ces ennuis sont déclarés lorsqu’elle a arrêté de me raconter ce qu’elle subissait en classe », confie la maman de cet enfant scolarisée en CM1-CM2 à l’école Victor-Hugo à Aucamville près de Toulouse. La petite Lucie est loin d’être un cas isolé.
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Toute la classe, corps enseignant compris, serait malmenée par trois élèves de CM2. Une élève, fragilisée par un événement passé, en serait l’une des principales victimes. Pour exprimer son mal-être et par honte de dire tout haut les insanités que lui profèrent régulièrement les trois garçons, la fillette glisse à sa mère des bouts de papier, sur demande elle a écrit les insanités qu’ils lui vocifèrent presque toutes les semaines . On peut y lire : « « T’es conné » ; « c’est moche » ; « putain ». Elle évoque aussi des agressions physiques et un moment particulièrement traumatisant : « Elle a aussi pris des coups de pied dans les tibias. Les bleus sont restés longtemps. Une fois, peu avant Noël, l’un de ces trois gamins avait un stylo dans la bouche. Il a dit à ma fille : « ça, c’est toi qui suce la bite ». »

« Je vais te trucider, tu me casses les couilles »

Malgré leur bonne volonté, les deux enseignantes de la classe (elles se relaient au cours de la semaine) semblent apparues, incapables de rétablir un semblant d’autorité. » En octobre, l’un des gamers qui rencontra le bazar balance dans l’un des instituts : « Je vais te trucider, tu me casses les couilles ! , assure un parent d’élève. Il poursuit : sur le moment, il n’y a pas eu de sanctions. Cela a développé chez les autres élèves un terrible sentiment d’injustice. Cela a des incidents très fâcheuses sur la qualité de l’enseignement. »

Ne voyant pas d’issue et la santé mentale de sa fille dégradante, ce papa a pris une décision radicale. Cet informaticien a choisi de se retirer de sa fille de l’école les mondis afin d’éviter qu’elle ne soit confrontée à ces trois élèves. « Le dimanche, cela devenait trop complice. Elle s’effondrait en larmes, terrifiée à l’idée de retourner à l’école. Elle a peur de ces gosses. Ils l’insultent régulièrement, lui hurlent « Ferme ta gueule, fils de pute, connasse ». Ils l’ont aussi tapée à plusieurs reprises. Comme on peut la garder à la maison, on a voulu la soulager un jour par semaine. On en a parlé aux maîtresses. Elles ne cautionnaient pas demander la démarche mais elles nous comprenaient. Elles ont autorisé son absence en nous voyant le contenu des cours. Mais maintenant, l’école nous demande d’arrêter ça. Notre petite va reprendre une scolarité normale, si cela continue comme ça, on n’hésitera pas à refaire l’école buissonnière. »

Action d’éclat

D’autres parents ont, de manière sporadique, « exfiltré » leur enfant de cette classe. «Je ne voulais pas que mon fils rate le modindre jour d’école à cause de ce qui se passe dans sa classe parce que cela le confortait dans un statut de victime. Pour moi, c’était vraiment la chose à éviter mais j’y étais contrainte. Mon jeu craque complètement. Il a dû voir une psy pour aller mieux », depuis une mère de famille très impliquée dans la vie scolaire. Tous les parents activent les leviers classiques afin de retourner à l’école tous les jours plus supportables mais ils ne sont pas satisfaits des réponses apportées. « Il y a beaucoup de verbiage, peu de solutions concrètes médiocres », synthétise l’un d’eux. Ils ont décidé de mener ensemble une action spectaculaire. Ce jeudi matin « pour faire enfin réagir le rectorat », une petite dizaine de familles se présente devant le perron de l’école. En guise de protestation, ils ont refusé que leurs enfants assistant aux cours et repartiront chez eux avec leurs progénitures.

Le prénom a été modifié

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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