l’essentiel
Après 18h30, ce mercredi, le quartier du Mirail à Toulouse est en proie à des affrontements vifs avec les forces de l’ordre après la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un tir de policier à Nanterre. De la violence qui a duré jusqu’au milieu de la nuit.

Une épaisse noire fumée déguise les immeubles du quartier de la Reynerie. Les habitants du quartier toussotent, incommodés par cet amas de fumée. À plusieurs kilomètres à la ronde, ce nuage est visible. Déjà dans l’après-midi, en coulisses, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux, des appels à la mobilisation ont été lancés. « Pour Nahel », « Tous à la Reynerie à 18 heures » pouvait-on lire sur diverses applications notamment sur les réseaux alimentés par l’extrême gauche. La colère grondait et montait peu à peu dans l’esprit de ceux qui réclamaient « justice » après la mort de Nahel, 17 ans, à Nanterre, tué mardi par un tir de policiers lors d’un refus d’obtempérer. Sûrement ces jours après les messages, les mots sont passés aux actes. Au milieu du quartier de la Reynerie, des premières barricades ont été montées. « Pour moi ils ont assassiné Nahel. Normal ici les jeunes sont en colère. Ils s’identifient », tente d’expliquer un membre de la famille qui assiste aux affrontements.

Larmes de lacrymogenes

Un premier groupe composé d’une cinquantaine de membres de la sphère extrême gauche s’est réuni. Poubelles, déchets divers et variés, objets en tous genres ont été amassés pour ensuite être incendiés. Ce petit groupe a finalement pris de l’épaisseur plus les minutes passaient. Masqués à l’aide de tee-shirt noir, encapuchonnés, torse nu, ceux qui voulaient en découdre ont commencé à prendre tout ce qui se trouvait au sol pour les transformer en armes à lancer sur les forces de l’ordre. Les policiers se présentent massivement sur place avec une réplique à l’aide des larmes de lacrymogènes.

Après chaque salve, les riverains devenaient spectateurs de cette démonstration de violence fuyaient en courant pour se réfugier. «C’est n’importe quoi, j’ai peur je suis avec mes enfants», lâche d’ailleurs une maman, apeurée et désorientée. Elle a fini par trouver réfugiée dans un coin d’immeubles le temps que les fumées irritantes s’échappent. Le sol était jonché de galets, pavés, morceaux de ciment mais aussi de bouts de plastique provenant de tirs de lacrymogenes des policiers. Preuve de l’intensité des affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre. Une apogée lorsque les policiers ont déposé deux jeunes suspectés d’avoir lancé des projectiles.

« Vous êtes les assassins »

Une ambiance particulière fait l’éloge de ce mercredi soir dans les ruelles de ce quartier. Certains étaient assis sur des bancs assistant à ces affrontements sans broncher quand d’autres continuaient leur chemin sans même se retourner. Une sorte de normalité dans un chaos évident. Les détonations des pneus des policiers se mélangeaient à celles des pneus des voitures incendiées qui éclataient. Les odeurs âcres de brûlé à celle de la lacrymogène. « Vous êtes des assassins », hurlaient des jeunes en direction des forces de l’ordre déployées au centre de la place Abbal. « Ne fais pas le cowboy, ici ce ne sont pas les Gilets jaunes », se menace-t-on en direction du cordon policier qui a rencontré en joue des jeunes hommes masqués. Juste derrière lui, de nouveaux incendies ont été allumés. De la fumée se voit au loin. Dans les nombreuses rues de Bagatelle, les véhicules sont également en feu. En milieu de soirée, la colère n’était toujours pas retombée. Des brasiers continuaient à se monter sous les yeux des habitants.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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