l’essentiel
Florent sauvé d’une mort certaine Françoise agressée par Jérémy Rimbaud, alias, le « cannibale des Pyrénées », à Toulouse il y a près d’un an. Après, le duo est inséparable. Récit d’une amitié unique tissée après une nuit d’épouvante.

Florent cogite, assis dans un des couloirs sans âme du commissariat central de Toulouse en briquettes rouges. L’adrénaline a fini de produire son effet laisse place à l’inquiétude.

Et si la justice lui demandait des comptes… Ce quadra au regard doux et au physique de décathlonien se demande si les coups de crosse qu’il a inflicés cette nuit du 19 janvier à l’agresseur de Françoise sa voisine (voir encadré) vont lui Valoir un passage devant les juges. Florent envoie quelques messages à ses proches. Histoire des assureurs. Il capte des pots-de-vin de discussion entre les enquêteurs et comprend distinctement un policier lancer à ses collègues : « C’est lui, c’est bien lui ! Sur un repère des signes distinctifs. »

« Je fais ma déposition. Un commissaire m’a dit que j’ai sauvé une vie. Il m’annonce que les gars sont très dangereux. Il m’a parlé succinctement d’homicide et de cannibalisme et m’a dit que je verrais tout dans la presse demain », se souvient Florent. Le patron d’auto-école enfile son manteau et quitte l’hôtel de police avec des questions plein la tête. « Se retrouver tout seul après un truc pareil, c’est grossier. Je tape mon téléphone « cannibale », je découvre la photo du mec que j’ai neutralisé. C’est Jérémy Rimbaud, le cannibale des Pyrénées ! Je lis sa bio. La guerre en Afghanistan, le syndrome post-traumatique… Je n’ai pas de mal à frapper un soldat qui a servi la patrie mais je n’ai pas le choix », raconte-t-il.

« Florent fait partie de ma vie aujourd’hui »

Les jours passèrent. Florent éprouve le besoin irrépressible de voir Françoise. Avant le drame, leurs échanges se limitaient à quelques banalités et des formules de politesse. Françoise a été transportée aux urgences de Purpan. Dans un moment de délire paranoïaque, Jérémy Rimbaud, la rouait de coupes avec un bâton. Sans l’intervention de Florent, elle serait sans doute morte. Le chef d’entreprise obtient l’autorisation du centre hospitalier de lui rendre visite. «Quand je suis entré dans la chambre, elle a eu un moment de panique. Dans la discussion, elle m’a expliqué qu’il y a une peur bleue des hommes après l’agression. Elle avait toujours peur que Jérémy Rimbaud vienne à nouveau la frapper », relate-t-il.

Françoise n’était pas un souvenir de cette première visite. En cause : les antalgiques puissants qu’on lui administre pour calmer la douleur et le traumatisme crânien occasionné par la violence des coups (voir par ailleurs). Après le duo qui réside dans le quartier des Chalets ne se quitte plus. Après deux mois de convalescence à la clinique de Quint-Fonsegrives, Françoise reprend contact avec Florent. Un lien indéfectible s’est noué entre eux. Ils parlent de tout, partagent leurs doutes, leurs envies. « Florent, c’est celui qui m’a sauvé la vie. Pour lui j’éprouve plus que de la reconnaissance, je n’arrive même pas à trouver les mots », confie-t-elle.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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