l’essentiel
Une centaine d’agriculteurs ont manifesté devant la Cité administrative de Toulouse notamment contre la fin de la « dérogation argile fixée à 25% » et le redécoupage des zones agricoles.

Le scénario s’est d’ores et déjà produit le 6 janvier dernier avec la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Haute-Garonne (FDSEA 31). Après avoir erré sur le périphérique, ce mardi matin, une soixantaine d’engins agricoles, chargés de fumier et de vieux pneus ont investi le boulevard Lascrosses aux abords de la Cité administrative de Toulouse. À leurs bords, une centaine d’agriculteurs, membres du syndicat des Jeunes Agriculteurs de la Haute-Garonne (JA 31), notamment contre la modification de la « dérogation argile », et le redécoupage des zones agricoles, dans le cadre de la nouvelle Politique Commune agricole 2023 (PAC). Quelques représentants des JA 31 étaient attendus, sur les coupes de 11 heures, par les acteurs de la DRAAF (Dirección Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) dans les locaux de la Cité Administrative. Entre quelques coups de klaxon et jets de pétards, le reste du cortège, planté devant le bâtiment, a déversé le contenant des bennes de tracteurs avant d’enflammer quelques tas de fumier.

« Jusqu’à présent, l’argile divergente s’appliquait aux zones contenant plus de 25% d’argile. En Haute-Garonne, 117 000 hectares étaient donc concernés », témoigne Tony Cal, agriculteur de la commune de Castelmaurou en Haute-Garonne, membre de JA31.

La nouvelle PAC impose un taux d’argile minimum de 37 %, réduisant considérablement le nombre d’agriculteurs bénéficiant de cette dérogation. « Elle permet d’exonérer les zones au-delà des 25 % des végétaux couverts (ensemble de plantes permettant de recouvrir le sol entre deux cultures NDLR).

Mais la mise en place de ces intercultures présenterait un coût non négligeable pour les agriculteurs. « C’est une perte économique énorme. Nous devrons acheter une nouvelle semence pour les mettre en place, sur laquelle nous n’aurons aucun bénéfice puisque nous devrons détruire cette interculture par la suite », déplore une agricultrice du syndicat des JA31, souhaitant preserver l’anonymat.

L’objectif était également de lutter contre le redécoupage des zones agricoles (zone intermédiaire, MAEC, zone argile), et notamment la mise en place d’une zone intermédiaire qui priverait de nombreux agriculteurs de toucher certaines aides promises par la CAP.

« Des petites victoires »

Au terme de quelques heures de négociation, les agriculteurs font état de « petites victoires ». « Les cartes que nous avons proposées, avec un nouveau découpage, ont été validées concernant les zones intermédiaires. Nous avons une petite avancée pour la argile mobile. Le taux sera maintenu à 28 % en 2023. Années à venir, et tant que nous n’aurons pas de réponses claires et précises, nous maintenons la pression », résume Nicolas Thuries, cosecrétaire général des JA 31, à l’issue de ce rendez-vous.

Aux alentours de 14 heures, le cortège a pacifiquement quitté la ville, n’excluant pas pour autant « de nouvelles mobilisations en fin de semaine prochaine ».

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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